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04/05/2020 01:07
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Nouvelle proposition à La consultation
5ème jour pour la Solidarité locale: Nouvelle Semaine type de travail 4+1+2 4 jours pour l'employeur...
Et si le travail nétait pas qu'une question d'heures et d'euro? En ce jour particulier de la fête du travail, célébrant le droit d'expression du monde ouvrier et des syndicats, petit retour arrière dans l’histoire pour mieux se projeter éventuellement dans un avenir différent : 1er mai 1886 à Chicago, les ouvriers manifestent pour réclamer la journée de travail de 8 heures. 3 ans plus tard en 1889, en France, la date est choisie pour célébrer donc la fête du Travail et des Travailleurs, mais ce n’est qu’en 1947 qu’elle devient un jour férié (chômé et payé). Une tendance générale à la réduction du temps de travail Au cours de l‘Histoire, la durée du travail et la semaine type ont évolué pour arriver à un schéma assez généralisé de 7 à 8 heures de travail par jour, 5 jours ouvrés et 2 jours de week-end. Evidemment, beaucoup de professions suivent des rythmes bien différents, avec une pensée pour nos personnels soignants en première ligne contre le Covid19 actuellement qui enchaînent les gardes de 10, 12, 20 jusqu’à 24 heures parfois. Heureusement la législation française et européenne a réglementé ces durées maximales. Depuis le XIXème siècle, on assiste globalement à une réduction de temps de travail ; S’il existe encore une grande hétérogénéité entre les pays, en France, des négociations entre partenaires sociaux et divers réformes politiques ont permis de passer de 48 heures par semaine (1919) à 40h (1936) puis 39h (1982). Et depuis 20 ans et les lois Aubry, le régime actuel en France fixe la durée légale à 35 heures. Des voix se manifestent depuis des années pour une réduction du temps de travail à 32h ou 4 jours comme l’économiste et politique Pierre Larrouturou. Alors que « en même temps », d’autres militent pour augmenter cette durée, arguant le besoin d’accroître notre productivité, de travailler plus pour retrouver la croissance. Un nouveau concept 4+1+2 avec un 5ème jour de travail dédié à la communauté? Institutionnaliser 3 jours de week-end, comme ces 2 premiers weekends de mai cette année (même si pour beaucoup confinés chez eux, en télétravail ou chômage partiel, cela ne fera guère de différence) n’est probablement pas la solution. Par contre, réfléchir à ce 5ème jour comme une opportunité de travailler différemment, de contribuer par ses tâches à une entreprise commune me semble une voie à explorer. Pour le « monde d’après » ou le « nouveau monde » comme le réclament certains. Diverses initiatives ont été testées ou mises en place (ou marketées comme le célèbre « 20% time » chez Google) laissant au collaborateur l’opportunité de faire autre chose ce 5ème jour. Dans un monde où l’engagement des collaborateurs est remis en question (Etudes Gallup), où la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) est mise en avant dans un contexte d'urgence climatique et de prise en compte de la nécessaire gestion combinée des ressources naturelles et humaines, où la valeur sens du travail importe avant tout pour les nouvelles générations, une idée pourrait être de travailler ce 5ème jour pour la communauté (à savoir mener une action locale, sociétale, pédagogique, politique, environnementale…). Un travail d'intérêt général pour tous. Cela va encore plus loin que la Loi Pacte, et questionne sur l’engagement comme sur la performance des collaborateurs par rapport à leur entreprise autant que par rapport à la société. La crise doit-elle nous pousser à changer nos modèles d'organisation? La priorité actuelle pour nous tous reste cette crise sanitaire, mais la crise économique et sociale qui va suivre sera considérable, et les réflexions pour de nouveaux modèles auront forcément un écho dans la société. Doit-on ainsi reconsidérer la journée ou la semaine de travail, prenant en compte des aspirations émergentes (interactions sociales, régionalisation, solidarité..) que la crise aura renforcées ? Dernièrement Thierry PICQ et & Jean Louis MAGAKIAN de emlyon business school recommandaient d’avoir « le courage de penser de nouvelles formes d’organisation », Il est probablement temps de poursuivre la réflexion sur la place de l’entreprise dans la société de demain, sur le sens du travail, pour faire bouger aussi les entreprises et proposer ensemble un « autre monde ».
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04/05/2020 01:07