La consultation
#LeJourdAprès consultation
Pour une Europe qui oriente la "mondialisation" dans un meilleurs sens
La tentation est grande désormais de se replier sur soi, mais les grands défis à venir (enjeu climatique, enjeu des ressources, enjeu de la destruction de la biosphère et de la biodiversité, enjeux alimentaire et sanitaire, multiplication des conflits régionaux, voire risque d'un embrasement plus gobal, enjeu démographique et des flux migratoires croissants, enjeu de compétition entre grandes puissances au détriment du partenariat de bonne intelligence, du développement et de la paix, enjeu démocratique face à l'influence croissante des régimes autoritaires, voire totalitaires) sont toujours aussi présents et sont autant de menaces graves pour les temps qui viennent.
Nous habitons une même planète. Sans elle, sans sa biosphère, sans les équilibres qu'elle permet, nous n'existerions pas. Nous ne pourrions pas vivre tout simplement. La déforestation de l'Amazonie, des forêts du Congo ou d'Indonésie ont un impact direct sur le réchauffement climatique (donc sur nous-mêmes), la pollution des océans et leur pillage à grande échelle ont un impact sur nos ressources alimentaires à terme, la montée des océans touchera aussi bien les rives des pays pauvres que des pays riches, la sécheresse comme les inondations et l'utilisation massive des pesticides appauvrissant les sols rendront l'alimentation plus incertaine, la pollution de l'eau douce et sa raréfaction en cours, en surface comme en profondeur, sont l'un des points majeurs à prendre en compte, car source de multiples tensions et conflits déjà aujourd'hui.
La mondialisation des échanges où ce qui est produit avant d'être transformé puis consommé se fait sur des dizaines de milliers de km, sans égards pour les normes de bon sens qu'elles soient sociales ou environnementales, tout comme le tourisme de masse à l'autre bout de la planète, sont autant de paramètres qui nous mènent tout droit à un désastre bien plus grand que le Covid-19.
Que pourrait une France, seule dans son coin, pour affronter ces menaces mondiales et globales, pour affronter les défis environnementaux et sanitaires ou encore les désirs de puissance de nations nationalistes et autoritaires ? Assurément rien.
Car nous sommes désormais dans un monde interdépendant. Ce qui se produit à l'autre bout de la Planète a une incidence sur nos sociétés, directement comme indirectement. A défaut de ne plus pouvoir faire marche arrière, nous devons (ré)apprendre à travailler ensemble, mais dans une autre voie que celle de la rivalité et du profit court terme de quelques uns contre l'intérêt général ou le bon sens commun.
La crise aura certainement pour conséquence d'être plus vigilants sur nos intérêts propres, notre souveraineté économique et politique comme notre sécurité (la santé n'étant que l'une des faiblesses apparues), mais il faut aller beaucoup plus loin et plus vite pour répondre aux enjeux à venir.
Une Europe, unie et solidaire, porteuse de valeurs (dont démocratiques) dont la France continue à être l'une des voix fortes au niveau des grandes instances internationales.
Une Europe qui doit sur les sujets prioritaires parler d'une seule voix, en promouvant par son action un Green Deal au-delà de ses frontières : développer des partenariats équitables pour répondre au défi du développement des pays pauvres (notamment l'Afrique dont elle est voisine), en y soutenant une économie durable et respectueuse des ressources, en apportant ses savoirs faire d'ingénierie et techniques, par l'éducation et les formations universitaires, une agriculture d'auto-suffisance, une politique de protection des océans comme des espaces naturels dans ces territoires particulièrement vulnérables en raison du pillage de leurs ressources.
L'Europe (et la France) doit porter la voix du multilatéralisme pour que les solutions et les coûts de la transition écologique soient équitablement partagés, pour que des règles communes soient établies et respectées, pour que l'économie mondiale s'engage dans le Green Deal dont elle est promoteur.
Sans cette impulsion de l'Europe vers un bons sens mondial, je crains des jours à venir bien sombres, aussi bien pour les pays pauvres que pour les économies riches et industrialisées, démocratiques comme nationalistes et autoritaires.
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