La consultation
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Développer une comptabilité socio-environnementale
Nous constatons que la comptabilité actuelle est aveugle à la destruction des capitaux naturels et sociaux qui constituent nos conditions d'existence ou biens communs (santé, eau, sols, air...). Pour maintenir l'habitabilité de la terre - non négociable - et la résilience des "facteurs de richesse" que sont les écosystèmes vivants, nous avons besoin d'un cadre comptable nouveau.
Il s'agit d'intégrer dans les comptes des organisations l'amortissement des milieux vivants et des communautés humaines utilisés ou dégradés pour produire.
Cette évolution comptable est nécessaire pour une "prise en compte" véritable par les entreprises des dimensions socio-environnementales de leur production. Elle doit s'articuler avec la comptabilité classique dans une logique de triple bottom line (John Elkington). Ainsi la dernière ligne (bottom line) regardée par les actionnaires ne serait plus seulement celle du compte de résultat économique mais aussi celles des comptes de résultats environnemental et social.
Ce nouveau cadre est à même de revoir les notions de performance (pas de performance financière sans performance écologique et sociale), d'externalités (considérer les coûts de maintien des milieux vivants comme des dettes, intégrées aux charges), de raison d'être (valorisation des contributions de l'entreprise à l'entretien des biens communs).
Ce cadre auquel travaillent nombre d'organisations européennes (dans le contexte du Green Deal, de la taxonomie verte...) mais aussi française (ANC, AMF, le réseau 10% pour tout changer, la Chaire Comptabilité écologique, l'Alliance ComptaRegeneration2020... ) s'impose comme mutation structurante. Il nécessite des évolutions fiscales, une reconsidération de l'extrafinancier et des indicateurs pertinents, normés et fiables.
Ce chantier est essentiel pour remettre l'économie sous contrainte politique et sociale, considérant la réalité de nos activités toujours dépendantes de la biosphère, comme l'atteste l'effet d'un simple virus.
Il restitue une cohérence dans la gouvernance des organisations, rendues capables de percevoir les risques de destruction de leurs propres ressources. En conséquence et cela intéresse le contexte actuel de crise sanitaire, nombre de délocalisations vont d'avérer non rentables.
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