Nouvelle proposition à La consultation

Sortir de l'école hors sol

Enseignant dans une école sympathique mais bien classique, je souffre de devoir aborder des notions qui n'ont presque jamais de lien direct avec ce qui devient un enjeu majeur de société et de survie pour nos enfants ou petits enfants. Nos écoles sont très majoritairement hors sol ! Nous devons changer de braquet et inculquer beaucoup plus que le simple respect de la nature : pour réellement l'aimer et la sentir vibrer, pour une joie trouvée à la servir plutôt qu'à l'asservir. Cela passe par un lien plus fort et réel avec elle : des espaces jardins ou/et d'élevage et des lieux d'expérimentation au sein ou pas trop loin des écoles, des activités qui nous relient les uns aux autres. Un simple exemple : ronde des cœurs quand nous pourrons à nouveau nous tenir la main autour d'un bel arbre, ou sous la voûte étoilée, ou face à un paysage préservé etc... Avec le partage des émotions ressenties en faisant passer "un bâton de parole", en écoutant une musique choisie, un chant partagé ou une histoire liée et racontée favorisant un éveil par l’émerveillement. Avec aussi des idées ou propositions bien exprimées pour préserver ces espaces, pour les faire exister dans les écrits et dessins ou autres supports artistiques dans les classes ou/et avec des correspondants, pour les prolonger si possible en plantant dans des espaces nouveaux leurs graines ou en peignant leurs couleurs sur les façades de nos écoles ou à proximité. Et pourquoi pas ?… Porter ces propositions au sein d'une "assemblée des petits citoyens" (avec des représentants pour chaque classe) dans nos quartiers, dans nos mairies. Pouvoir même tisser un lien de partage et d'amitié avec une école d'un pays lointain en proie à certaines menaces (désertification, déforestation, cataclysme ayant blessé l'écosystème local...). Au sein de chaque école, tout ne pourra pas être fait mais chacune pourra « prendre sa part », expression chère à Pierre Rabhi. En conclusion, une parole entendue de lui à méditer : «Il ne suffit pas de se demander quel monde nous laissons à nos enfants. Il faut aussi se demander quels enfants nous allons laisser à notre monde. » En tant qu’adultes, mettons notre joie à faire vivre ces mots, à susciter une espérance et un élan volontaire chez nos plus jeunes. En leur permettant d’expérimenter réellement, plutôt que la compétition sordide, le vrai lien à bien mieux proclamer contenu dans notre devise républicaine dans le mot qui la conclut et qui lui donne tout son sens.