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08/04/2020 14:06
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Nouvelle proposition à La consultation
Instituer un avis scientifique sur les projets de loi et décisions nationales touchant au climat
La crise du COVID19 pourrait être une opportunité si elle modifiait les modes de décisions politiques pour adresser les grands enjeux, en particulier celui du réchauffement climatique. Le Président de la République s’est entouré pour le COVID19 d’un conseil scientifique consulté sur les décisions importantes à prendre, alors que le politique depuis des décennies ne considérait que le pouls de l’opinion avant de choisir. Serait-ce un retour de la rationalité dans nos choix stratégiques ? Le haut conseil pour le climat pourrait de la même façon que le conseil scientifique pour le Covid19 éclairer systématiquement les décisions politiques et les projets de lois avec des avis publics et largement diffusés. On sortirait de la dictature du court terme, des calculs électoraux, des simplismes des médias d’information en continu et des réseaux sociaux. On faciliterait l’adhésion de la population à des décisions parfois difficiles. Avec un tel dispositif, on n’aurait sans doute pas fermé Fessenheim, centrale nucléaire jugée l’une des plus sûre par l’ASN, pouvant produire une électricité décarbonée à bas cout pour le consommateur – ce que le solaire et l’éolien ne permettent pas en France -, et qui a été remplacée par une unité au charbon en Allemagne 200 fois plus émettrice de CO2 ! Ce dialogue structuré entre le politique et la rationalité scientifique et la raison économique obligerait ainsi à mieux prendre en compte dès aujourd’hui les enjeux de longs termes. Michel Rocard définissait la politique comme « prendre des décisions après avoir écouté les scientifiques et les experts ». Le politique rétablira t’il un tel fonctionnement ? Pour la planète et notre modèle social, c’est à souhaiter.
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08/04/2020 14:06
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08/04/2020 14:04
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Nouvelle proposition à La consultation
Renforcer le lien périphéries centres des grandes agglomérations
Les Etats ont ouvert en grand les vannes de l’argent public pour éviter les faillites en masses des entreprises et amortir le choc d’une baisse annoncée de plus de 10% du PIB en 2020. Au-delà de ces mesures d’urgence un plan de relance est annoncé. La difficulté sera de concilier l’enjeu de court terme (sauver nos entreprises, donc nos emplois) avec un enjeu de long terme : celui du réchauffement climatique. Nous sommes selon les experts du GIEC déjà à +1.2 degré de réchauffement par rapport à il y a un siècle. Les conséquences seront catastrophiques si nous ne faisons rien rapidement : sécheresses, déplacements de populations et multiplication des conflits. Les transports sont dans le monde et en France le 1er poste d’émissions de GES : 30% des émissions dont la moitié est due à la voiture. Voilà pourquoi il est urgent de décarboner la mobilité et le bon sens voudrait ainsi que le plan de relance annoncé comporte un volet très important sur la mobilité. La stratégie nationale bas carbone nous demande de réduire de 40% nos émissions de GES d’ici 10 ans. Plusieurs solutions sont possibles. Réduire de 40% nos déplacements comme le demanderait la décroissance, c’est nous ramener en 1970 avec un PIB par habitant divisé par 2. Cela remet en cause profondément notre modèle économique et le financement de notre système social. C’est certes moins d’émissions de CO2, mais plus de pauvreté et à coup sûr une poussée des partis populistes qui attendent la suite pour pousser leurs pions. Le développement du télétravail restera l’apanage des cadres pour l’essentiel : d’après l’INSEE, 11% des cadres télétravaillent régulièrement, contre 1% des employés et 0.3% des ouvriers. C’est donc ailleurs qu’il faut chercher la solution. L'autre solution consiste à décarboner les mobilités . Aujourd’hui les déplacements vers les grandes agglomérations et dans leurs périphéries sont réalisés à 90% en voiture du fait de la défaillance de notre système ferroviaire qui n’a pas suivi la métropolisation des emplois et la forte attractivité des grandes villes. Il faudra 20 ans pour le remettre debout, on ne peut attendre. Ces déplacements constituent l’essentiel des émissions de CO2, près des 2/3 des émissions des aires urbaines. Ils proviennent de gens qui ne peuvent pas habiter dans le centre du fait des prix de l’immobilier, et pour eux hélas les alternatives à la voiture sont quasi inexistantes. Les émissions internes aux centres villes ne pèsent que 2% des émissions des aires urbaines. Le problème ce n’est pas de développer les mobilités alternatives dans les centres villes – elles existent déjà ! - mais dans les banlieues et périphéries des agglomérations. Réduire la voiture dans les centres villes ne se fera pas sans développer des alternatives pour ceux qui ne peuvent pas se loger au centre. Il faudra demain multiplier par 3 l’offre de transport en commun depuis les périphéries des agglomérations si on veut réduire le trafic routier dans les villes (1 voie d'autoroute = 2000 personnes/h, là où le TER en province peine à attendre 1400 / H et plus généralement est à 700 personnes / h). Il faudra multiplier par 40 l’offre de parc relais afin de permettre de garer sa voiture, à 20 ou 30 km des grandes villes, puis de prendre un train ou un car pour accéder aux grandes villes (le total des parcs relais en IDF est de 17 000 places pour 3 millions de voitures en circulation !). Il faudra déployer des solutions numériques permettant d’optimiser les trafics, de garantir les temps de parcours des transports en commun, d’avoir un seul support pour accéder aux différents services de mobilité. Il faudra enfin densifier les bourgs en 1ère et 2nde couronne, car sans densification, les transports en communs ne sont pas efficaces. L’expérience prouve aussi que déployer des alternatives à la voiture sans contraintes sur la voiture ne fait qu’augmenter les km parcourus : la réduction des espaces alloués à la voiture en centre-ville, la réduction des vitesses sur certaines voiries, la tarification devront aussi faire partir du panel de mesures. Au final l’objectif c’est de permettre à ces gens qui font souvent entre 50 et 100 km /j pour aller travailler donc qui dépensent plus de 150 € /mois rien qu’en essence, d’avoir une solution plus rapide et moins chère. C’est un enjeu d’équité territoriale tout autant qu’un enjeu climatique, les gilets jaunes nous l’ont bien rappelé. Les sommes à mobiliser sont très importantes : près de 14 milliards d’euros pour les 22 métropoles françaises. Ce programme peut être déployé dans les 5 ans, et donc dans un plan de relance. Il faudra en parallèle investir sur les infrastructures lourdes ferrées, de tramway et métro, qui mettront 15 à 20 ans à se déployer. Les enjeux financiers sont donc très importants et devront mobiliser l’Etat, les Régions, les métropoles, et les usagers qu’ils soient en voiture ou en transports en communs.
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08/04/2020 10:45