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03/05/2020 23:56
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Nouvelle proposition à La consultation
Prendre soin du travail
Négliger le travail c’est négliger ce que l’on produit, comment, pourquoi et par qui. Ces questions ont été abordées notamment à travers les « Actes du séminaire « Qualité de vie au travail et qualité des soins dans les établissements de santé » Haute Autorité de Santé, 21 octobre 2010 » Nombre d’arguments émis à l’époque notamment par Y. Clôt, Serge Wolkoff, M. Estryn-Behar, Mathieu DETCHESSAHAR, et C. Dejours ailleurs, et d’autres qu’il serait trop long de citer ici sont toujours valables. J’y renvoie le lecteur. La HAS s’est contentée malgré ces consultations de maintenir ce que Barbara Stiegler nomme « Le Cap et la Pédagogie ». Le terrain souffre et le fait savoir depuis des années. En vain. Les conséquences terribles de cette incapacité à se remettre en question a été prédite par les soignants. Ils ont été punis de leur clairvoyance. Ils souffraient (et souffrent) non seulement de leur salaire, mais surtout des conditions d’exercices de leur métier. De ne plus s’y reconnaître. Pour Clôt « La qualité du travail et la conception des critères de performance sont donc centrales pour la santé. » Cet appauvrissement de la relation à l’autre et au travail doit cesser. « La controverse doit être possible dans le collectif » (Clôt). La quantification remplace le savoir et la mesure. L’humain est vivant et vit à travers ses productions. La vie est complexe, systémique et en réseau dynamiques. La pandémie en est un exemple très commenté, la façon de la vivre et de s’en protéger aussi. Ainsi le travail doit intégrer les logiques du vivant. Revendication 1 : intégrer les logiques du vivant à toutes les échelles du travail (Pour Dominique Lhuillier, « travailler suppose toujours de combler le fossé entre ce qui a été prévu et la vie » (p. 132). ) Revendication 2 : Faire un audit des institutions basées sur le contrôle du travail ou de son produit (et donc une coercition à une norme non débattue), pour supprimer toutes leurs activités de contrôle , et les remplacer par du « prendre soin ». Ainsi les ARS, HAS, et nombre d’institutions d’analyse des coûts, de contrôle de gestion et autres finances ou qualité, doivent définir là où elles peuvent devenir une ressource discutable sur le travail, et comment la discuter, pour construire la santé (de la population, de ceux qui travaillent à la produire) et sur de ce qu’ « efficient » veut dire dans chaque situation. Revendication 3: A partir de la revendication 2 recomposer la gouvernance du travail, de ses produits, de son sens. Sans supprimer les sources de revenu des personnes. Pour être réel le débat devra être vraiment horizontal : pas de possibilité de menacer autrui de perdre son emploi pour avoir mené une controverse, un établissement de sa dotation, les moyens du bien travailler et donc réduire sa capacité à vivre bien. La base de toute relation de travail et particulièrement de gouvernance doit être la confiance (Karsenty). La confiance en le fait que le but commun est l’efficacité, l’efficience, et que ça se discute. Les divergences arrivent pour des raisons. Revendication 4 : pas de décision prise par une personne n’étant pas partie prenante de sa mise en œuvre (un circuit court de décision), et n’intégrant pas une controverse sur les objectifs, qualité et moyens souhaités. Ce travail sur la qualité empêchée sera constitutif de la QVT (démarche intégrée, et donc refonte des différents CLACT : FNP / CAQES / CERTIF / ...), et du vécu des patients. Les questions d'impact écologique et économique seront discutées à ces niveaux. Et les décisions appartiendront à ces niveaux (sinon le travail de controverse sur le travail sera un faux travail et créera plus de souffrances et dysfonctionnements que de bienfaits). Les décisions pourront être contraintes par des directives d'échelle coordonnée, mais jamais descendante et arbitraire. Ce qui suppose de revoir la démocratie sanitaire, pour que moins que de consultation elle passe à des instances de décisions locales, alimentées par les travaux sur la qualité souhaitable et empêchée, et le travail de veille scientifique mené à différents niveaux du système par ailleurs. Il est faut PARLER DU TRAVAIL avec celles et ceux qui le pratiquent au quotidien, plutôt que de construire des systèmes de reporting. Ces démarches, démultiplient les canaux de communications sans pour autant améliorer la communication (comme le disent Detchessahar et al : ça génère de la cacophonie et non de la communication), et cassent les rapports humains. Nous demandons la création d'espaces nouveaux de travail, intégrant les destinataires et usagers de ce travail, par la mise en œuvre d'une dialectique conduite avec méthode et laissant part à la controverse. Ne se basant pas sur les injonctions ou pensées de théoriciens, mais bien sur une démarche approfondie, coconstruite et continue d'analyse du terrain. Construire plus de confiance et permettre de lier le prix avec ce que "ça coûte" de produire
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03/05/2020 23:56
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03/05/2020 23:55
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Nouvelle proposition à La consultation
Prendre soin du travail (de soin)
Négliger le travail c’est négliger ce que l’on produit, comment, pourquoi et par qui. Ces questions ont été abordées notamment à travers les « Actes du séminaire « Qualité de vie au travail et qualité des soins dans les établissements de santé » Haute Autorité de Santé, 21 octobre 2010 » Nombre d’arguments émis à l’époque notamment par Y. Clôt, Serge Wolkoff, M. Estryn-Behar, Mathieu DETCHESSAHAR, et C. Dejours ailleurs, et d’autres qu’il serait trop long de citer ici sont toujours valables. J’y renvoie le lecteur. La HAS s’est contentée malgré ces consultations de maintenir ce que Barbara Stiegler nomme « Le Cap et la Pédagogie ». Le terrain souffre et le fait savoir depuis des années. En vain. Les conséquences terribles de cette incapacité à se remettre en question a été prédite par les soignants. Ils ont été punis de leur clairvoyance. Ils souffraient (et souffrent) non seulement de leur salaire, mais surtout des conditions d’exercices de leur métier. De ne plus s’y reconnaître. Pour Clôt « La qualité du travail et la conception des critères de performance sont donc centrales pour la santé. » Cet appauvrissement de la relation à l’autre et au travail doit cesser. « La controverse doit être possible dans le collectif » (Clôt). La quantification remplace le savoir et la mesure. L’humain est vivant et vit à travers ses productions. La vie est complexe, systémique et en réseau dynamiques. La pandémie en est un exemple très commenté, la façon de la vivre et de s’en protéger aussi. Ainsi le travail doit intégrer les logiques du vivant. Revendication 1 : intégrer les logiques du vivant à toutes les échelles du travail (Pour Dominique Lhuillier, « travailler suppose toujours de combler le fossé entre ce qui a été prévu et la vie » (p. 132). ) Revendication 2 : Faire un audit des institutions basées sur le contrôle du travail ou de son produit (et donc une coercition à une norme non débattue), pour supprimer toutes leurs activités de contrôle , et les remplacer par du « prendre soin ». Ainsi les ARS, HAS, et nombre d’institutions d’analyse des coûts, de contrôle de gestion et autres finances ou qualité, doivent définir là où elles peuvent devenir une ressource discutable sur le travail, et comment la discuter, pour construire la santé (de la population, de ceux qui travaillent à la produire) et sur de ce qu’ « efficient » veut dire dans chaque situation. Revendication 3: A partir de la revendication 2 recomposer la gouvernance du travail, de ses produits, de son sens. Sans supprimer les sources de revenu des personnes. Pour être réel le débat devra être vraiment horizontal : pas de possibilité de menacer autrui de perdre son emploi pour avoir mené une controverse, un établissement de sa dotation, les moyens du bien travailler et donc réduire sa capacité à vivre bien. La base de toute relation de travail et particulièrement de gouvernance doit être la confiance (Karsenty). La confiance en le fait que le but commun est l’efficacité, l’efficience, et que ça se discute. Les divergences arrivent pour des raisons. Revendication 4 : pas de décision prise par une personne n’étant pas partie prenante de sa mise en œuvre (un circuit court de décision), et n’intégrant pas une controverse sur les objectifs, qualité et moyens souhaités. Ce travail sur la qualité empêchée sera constitutif de la QVT (démarche intégrée, et donc refonte des différents CLACT : FNP / CAQES / CERTIF / ...), et du vécu des patients. Les questions d'impact écologique et économique seront discutées à ces niveaux. Et les décisions appartiendront à ces niveaux (sinon le travail de controverse sur le travail sera un faux travail et créera plus de souffrances et dysfonctionnements que de bienfaits). Les décisions pourront être contraintes par des directives d'échelle coordonnée, mais jamais descendante et arbitraire. Ce qui suppose de revoir la démocratie sanitaire, pour que moins que de consultation elle passe à des instances de décisions locales, alimentées par les travaux sur la qualité souhaitable et empêchée, et le travail de veille scientifique mené à différents niveaux du système par ailleurs. Il est faut PARLER DU TRAVAIL avec celles et ceux qui le pratiquent au quotidien, plutôt que de construire des systèmes de reporting. Ces démarches, démultiplient les canaux de communications sans pour autant améliorer la communication (comme le disent Detchessahar et al : ça génère de la cacophonie et non de la communication), et cassent les rapports humains. Nous demandons la création d'espaces nouveaux de travail, intégrant les destinataires et usagers de ce travail, par la mise en œuvre d'une dialectique conduite avec méthode et laissant part à la controverse. Ne se basant pas sur les injonctions ou pensées de théoriciens, mais bien sur une démarche approfondie, coconstruite et continue d'analyse du terrain. Construire plus de confiance et permettre de lier le prix avec ce que "ça coûte" de produire
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29/04/2020 10:50