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07/04/2020 12:42
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Nouvelle proposition à La consultation
Désarmer Paris d'une partie de son pouvoir (suite)
Je faisais référence précédemment à la délocalisation du pouvoir politique en région, parce qu'elle amène le pouvoir à repenser son organisation et qu'elle est moteur sur nombre de sujets. Prenons l'exemple du Grand Stade un temps voulu par la FFR, qui aurait été construit à Evry. Depuis quand Evry est-elle une terre de rugby ? Pourquoi ne pas construire le plus grand stade de France ou le stade officiel de la FFR à Toulouse ? Parce qu'il est beaucoup plus simple de se rendre en banlieue parisienne qu'à Toulouse, mais ce mouvement s'auto-entretient: c'est parce que tout est à Paris que l'on construit de plus en plus là bas et qu'on facilite les façons de s'y rendre. Si le Sénat était à Bordeaux, n'aurait-on par construit la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse ou Bordeaux-Nantes ? Et par conséquent il aurait été beaucoup plus logique de construire ce stade à Toulouse car les moyens de s'y rendre auraient été facilités ? Le maillage ferroviaire est directement lié à l'emplacement des centres de décision et de pouvoir. Repenser leur emplacement c'est repenser la mobilité région à région, c'est donner la possibilité d'irriguer 98% du territoire national en connectant de manière plus efficace ses différentes parties. Le TGV a permis de se rendre loin de manière très rapide: dire qu'il faut être au centre géographique de la France pour faciliter le voyage est une hérésie: Paris est au centre la carte grande vitesse et c'est cela son atout. Il faut par conséquent créer un contre-balancier et à l'image du Grand Paris Express, penser à un système pôle à pôle régional/départemental sans passer par Paris. Nous nous payons le luxe de créer pour 2024, le réseau du Grand Paris Express pour la modique somme de 24 milliards d'euros. Il amorce d'ailleurs l'idée que nous serions miraculeusement capables de construire des infrastructures dont le finalité n'est pas Paris. Il est temps d'imaginer cette construction à l'échelle nationale et ferroviaire. Il n'est plus acceptable qu'aujourd'hui il soit si compliqué de faire Rouen-Rennes ou Strasbourg-Lille sans passer par Paris ou d'avoir à faire un Bordeaux-Nantes en 5h parce que les voies ne sont plus en état et que par conséquent les limitations de vitesses sont incroyablement basses. Il faut désormais retirer aux gares parisiennes, qui sont devenues de véritables hubs ferroviaires, le poids écrasant qu'elles ont sur le reste du réseau français.
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07/04/2020 11:47
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07/04/2020 11:40
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07/04/2020 00:59
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Nouvelle proposition à La consultation
Désarmer Paris d'une partie de son pouvoir
Paris au centre de la France, ce n'est pas une montagne face à la pleine, avec toutes les premières position (nombre d'habitants, poids économique, dynamisme, création d'emploi etc), mais un vide, une sorte de trou noir qui aspire tout ce qui se trouve dans son champs gravitationnel. Si l'Ile de France regroupe 18% de concitoyens sur 2% du territoire cela montre en deux chiffres la masse que cette région représente. Et pourtant. Pourtant loin d'être une force cette situation fragilise le reste du pays sur ses pans économiques, sociaux, de cohésion territoriale et sociale. Si 18% des français sur des iliens, aussi 82% n'en sont pas et 98% du territoire reste à irriguer. Aussi, "Paris" regroupe les centres de pouvoir économique, financier, politique et culturel. Il n'y a pas en France de ville capable de contrebalancer son poids comme il y aurait New York et Washington, Sydney et Melbourne, Moscou et Saint Petersbourg ou que sais-je. Cette situation n'est pas inéluctable et n'est le résultat que d'une construction historique, qui n'était d'ailleurs pas nécessairement volontaire mais dont les conséquences à la lueur du XXIe siècle se font ressentir. Pour contrebalancer il y a deux manières: enlever d'un côté pour remettre de l'autre, ou créer de toute pièce d'un côté pour espérer déséquilibrer l'autre. Cette deuxième partie est caractéristique des villes-nouvelles qui sont aujourd'hui incapables de faire quelconque contrepoids. De multiples étapes ont été franchies dans la décentralisation mais celle-ci est une décentralisation de l'Etat vers les collectivités hors ce qui nous intéresse aujourd'hui est une déconcentration spatiale. Décentraliser une partie du Parlement par exemple, en transférant le Sénat qui représente les collectivités territoriales, dont les membres sont élus par des grands électeurs, en région. Cela aurait pour objet d'enlever une partie du pouvoir politique à Paris, de re-dynamiser la ville qui accueillerait une institution essentielle et donnerait à la capitale une autre ville à regarder en face. Aussi la défiance politique qui est exprimé par une partie de l'opinion se verrait possiblement affaiblie puisque la collusion ne serait plus suspectée. L'histoire parle aussi pour nous: Tours, ville qui accueilli le gouvernement en exil en 1940 ou Lyon la capitale des Gaules sont des exemples de villes qui ont eu un temps le pouvoir politique. Il faut remettre en cause l’hégémonie et donner espoirs aux autres.