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27/04/2020 21:19
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Nouvelle proposition à La consultation
Une autre proposition de valeur
Dans une de ses conférences, Aurélien Barrau fait une remarque saisissante: selon les termes même de la logique financière, la croissance est fondée sur un mensonge, ou tout au moins une aberration: nous "piochons" sans vergogne dans un "capital nature" (bio-diversité, ressources vivantes) fini ou au rythme de renouvellement sans commune mesure avec notre consommation (voir par exemple le nombre de "Terres" que nous, les pays "riches", consommons chaque année). Nous transformons donc quelque chose qui a une valeur réelle en "non valeurs", c'est à dire en choses qui n'ont qu'une valeur conventionnelle. Une convention non seulement propre à une époque, mais propre surtout à une culture. La valeur d'un smartphone, d'une voiture, d'un bien ou d'un service en général est totalement conventionnelle. Le travail de la publicité est très précisément de faire oublier le caractère artificiel de nos "envies" (conventions) pour en faire des "besoins" (réalités) et de nous réduire au passage au statut totalement dégradé de consommateurs (peu importe ce qu'ils pensent ou disent pourvu qu'ils consomment). Donc pour parler clair, nous tapons dans le capital pour le dépenser en bricoles. Il devrait être évident pour tout le monde que c'est une absurdité. Si dans 30 ou 50 ans la température terrestre est insupportable au vivant, c'est une réalité. Le cours du pétrole ou la valeur du dollar ou de l'euro qui sont apparemment déterminants pour nos modes de vie sont des conventions. Nous vivons en fait une "décroissance": Nous nous appauvrissons, nous remplaçons du durable par de l'EPHEMERE: tout le système consiste non seulement à multiplier l'éphémère, ne faire que de l'éphémère, mais aussi à en réduire la durée pour accélérer le cycle: obsolescence programmée, remplacement d'un modèle par un autre plus consommateur de ressources ... Même le débat sur la "décroissance" s'est fait piéger: on discute à l'infini autour du mauvais outil et donc on renforce sa légitimité. On ne mesure la soi-disante croissance qu'à l'aune de sa dimension la plus évidente, la plus simple et la plus pauvre: l'argent. Il faut une approche de la mesure de la croissance et du progrès qui prenne en compte TOUS les coûts et bénéfices, y compris "cachés" (ils ne sont pas du tout cachés, au contraire, ils sont évidents et criants (cf impact sur la santé par exemple), simplement ce sont ceux dont on ne veut pas tenir compte, donc on les cache. Mesurer la richesse d'un pays à son seul PIB est une absurdité qui a assez duré. Elle enferme nos existences dans une logique de financier (l'économie est un facteur d'évaluation parmi tant d'autres mais qu'on nous présente comme le seul qui compte). C'est comme définir la valeur humaine à la mesure du compte en banque. Cela n'a AUCUN rapport! véritablement aucun. L'histoire entière du monde montre que les contributions les plus considérables au progrès humain n'ont rien à voir avec le financier (Newton, Einstein, Mozart ou Gandhi pour ne prendre que ces exemples). Qu'on ne vienne pas dire qu'une approche globale de la valeur (holistique, symbiotique, le nom qu'on voudra) est impossible, avec des arguments du genre "comment mesurer le coût/bénéfice humain, social, environnemental etc...) Les éléments d'évaluation sont innombrables, il suffit de décider d'une autre convention. Par exemple en intégrant coût/bénéfice de la santé, des disparités, des technologies, des modes de transports, coût/bénéfice assuranciel etc... Les indicateurs ne manquent donc pas. C'est la volonté qui manque. Il suffit de se mettre d'accord sur une nouvelle METRIQUE gérée globalement (UNESCO ?), à titre indicatif ou expérimental d'abord, puis de façon de plus en plus large une fois que la qualité des indicateurs aura fait ses preuves. Cette métrique aura l'avantage d'intégrer la totalité de notre "écosystème" et d'être applicable et adaptée non seulement à tout le genre humain, ce qui n'est déjà pas rien, mais surtout à l'ensemble du vivant (alors que la logique de PIB exclut de facto les pays dits "pauvres" ou tout autre périphrase qui dit la même chose). Cet indicateur aura l'immense avantage de nous donner une image plus exacte de qui nous sommes véritablement et une meilleure compréhension de comment tout ça fonctionne REELLEMENT.
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