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02/05/2020 20:23
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Nouvelle proposition à La consultation
Sortir de deux débats mortifères pour construire un véritable système de santé
Pour ceux qui s’intéressent à la réforme du système de santé lire la tribune signée par Guy Collet et Gérard Vincent dans Le Monde du 23/04/20 « A l’hôpital, il faut sortir du débat mortifère public-privé ». A côté de ce qui est exposé dans cet article, je pense qu’il est également mortifère d’opposer médecine de ville et médecine hospitalière. La médecine spécialisée nécessite de plus en plus des « plateaux techniques » d’exploration ou de soins qui la fait entrer dans des structures comparables à l’hôpital. La médecine de ville est donc principalement le fait de la médecine générale. Je définirais donc ce qu’on peut attendre d’un médecin traitant dans cet univers médical de plus en plus spécialisé et technique : - qu’il ait des connaissances et une culture médicale étendues afin qu’il sache reconnaître les situations graves au milieu du bruit de fond médical inhérent à sa situation exposée au tout venant. - qu’il participe à la prise en charge des urgences, de façon intégrée au dispositif. - qu’il exerce une mission de coordonnateur des soins pour les patients en collaboration avec la médecine spécialisée hospitalière ou non ; ce qui aurait par ailleurs l’intérêt d’entretenir ses connaissance par « symbiose ». - qu’il soit intégré aux actions de santé publique et de prévention. - qu’il participe à un groupe de formation continue en collaboration avec un CHU et à un groupe de pairs sous l’égide de la SFMG. L’appellation ancienne de « médecine générale » sous entend une compétence dans tous les domaines de la médecine, ce qui n’est plus possible à notre époque compte tenu de la technicité des soins et de l’évolution rapide des connaissances médicales. Le terme lui-même de « médecin généraliste » n’est plus approprié. Il faudrait donc redéfinir les missions du « médecin traitant » (est-ce le bon terme ?) pour qu’il trouve à la fois sa place en première ligne au contact de la population et au sein du service de santé publique selon les attentes définies plus haut. Sa formation initiale devrait évoluer dans le sens de cette spécificité pour en faire un vrai spécialiste reconnu par tous et lui octroyer une place centrale dans la continuité humanisée des soins donnés au patient. La pratique de cette médecine nécessiterait une augmentation du nombre de praticiens exerçant cette spécialité, la modification du mode de rémunération, la modification des pratiques et de l’organisation du réseau de santé publique.
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02/05/2020 20:23
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22/04/2020 22:20
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Nouvelle proposition à La consultation
Parler français pour échapper à la "pensée unique"
Pourquoi dire « e-mail » plutôt que « courriel » ou « mél », « ok » plutôt que « d’ac », « hashtag » plutôt que « mot-dièse » ou « mot-clic », parler de « smartphone » plutôt que de « téléphone multifonction » ou d’« ordiphone », de « job dating » plutôt que d’« entretien minute »… et que dire des enseignes commerciales ou des noms d’associations ou d’applications françaises sur ordiphone. La pratique de cette « novlangue » donne l’illusion d’exister dans la « société hypermoderne »… Adopter cet « anglais basic » qui véhicule la « pensée unique » et la culture de l’hyperconsommation uniforme relève de la paresse intellectuelle. La langue française offre des termes alternatifs explicites et plus riches : la « fake news » est une « fausse nouvelle », une « contre-vérité » ou un « ragot ». Il faut apprendre aux enfants à parler français sans concession et les habituer à retrouver dans la vie courante les termes qu’ils ont appris. En conséquence, les adultes et spécialement les éducateurs, les communicants du secteur privé ou public, les politiques… doivent surveiller leur langage oral et écrit. Chaque langue véhicule une culture. Avoir recours avec complaisance à une autre langue que la sienne c’est renoncer à interroger sa culture pour exprimer sa pensée. Quand une langue meurt, c’est une culture qui s’éteint, la « pensée unique » progresse, le monde s’appauvrit. Ce processus est comparable à la disparition des espèces à laquelle il contribue par ailleurs. Pour changer le cours des choses et faire progresser l’idée écologique, il y a un intérêt stratégique à cultiver la diversité culturelle. L’objectif de la défense du français n’est pas de se replier sur soi mais au contraire, sûr de ses bases linguistiques et culturelles, d’avoir envie d’apprendre d’autres langues, y compris éventuellement l’anglais, et d’aller sans crainte à la découverte d’autres cultures.
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08/04/2020 14:48
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08/04/2020 12:11
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Nouvelle proposition à La consultation
Enseignement du questionnement éthique
L’enseignement moral et civique prévoit de « développer le sens moral, l’esprit critique et de permettre à l’élève d’apprendre à adopter un comportement réfléchi ». Ce projet n’est pas autre chose que l’éveil au questionnement éthique. Alors, pourquoi ne pas appeler les choses par leur nom et ne pas mettre en place l’enseignement d’une véritable pratique de terrain dont l’objectif est de développer la réflexion éthique basée sur le questionnement chez tout citoyen ou tout collectif lors de l’étude d’un projet, la prise d’une décision ou la mise en place d’une action ? Par exemple : - quels sont les effets sur l’environnement de mon projet, ma décision, mon action ? - mon projet, ma décision, mon action ne laissent-ils pas des personnes sur le « bord de la route » ? - mon projet, ma décision, mon action ne trompent-ils pas les personnes impliquées ou leurs destinataires ? Cet apprentissage pourrait se dérouler sous forme de travaux pratiques pour exercer très tôt les élèves au questionnement éthique à partir de problèmes concrets adaptés à leur âge. Cet enseignement prévu pour les cycles primaires et secondaires devrait être étendu à l’enseignement supérieur (université, classes préparatoires et grandes écoles).
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08/04/2020 11:38
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Nouvelle proposition à La consultation
Enseignement des Premiers Secours Psychologiques
Comme sont appris maintenant dès l’école primaire les premiers gestes pour porter secours, je propose que soient enseignés, de façon appropriée à l’âge, les premiers secours psychologiques selon les principes publiés par l’OMS en 2012 (Les premiers secours psychologiques : guide pour les acteurs de terrain) : OBSERVER - assurez-vous de la sécurité - identifiez les personnes ayant clairement des besoins essentiels urgents - identifiez les personnes les plus en détresse ÉCOUTER - abordez les personnes qui peuvent avoir besoin de soutien - demandez-leur quels sont leurs besoins et leurs préoccupations - écoutez les personnes, et aidez-les à se calmer METTRE EN CONTACT - aidez les personnes à répondre à leurs besoins essentiels et à accéder aux services existants - aidez les personnes à gérer les problèmes qu’elles rencontrent - transmettez des informations - mettez les personnes en contact avec leurs proches et avec un soutien social