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28/04/2020 22:43
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15/04/2020 13:01
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Nouvelle proposition à La consultation
Lutter contre la domination au travail
Les conséquences de l'actuelle domination au travail sont multiples, sérieuses et pour beaucoup ignorées. Je parle de la domination en tant que relation de soumission qu'a un salarié envers l'entreprise, son supérieur (et non l'exploitation de Marx au sens sociologique). Cette subordination sans limite, où, dans beaucoup d'organisations, le salarié est contraint de mettre de côté ses valeurs, ses pensées, ses idées pour se conformer aux normes imposées par l'employeur, dépassant largement le cadre des tâches de travail. La culture d'entreprise lobotomisante, le manque de considération, la centralisation des décisions, l'interdiction du dialogue, etc. Cette conception de l’organisation du travail basée sur la domination, le contrôle, la sanction (donc la peur), est évidemment nuisible pour la santé mentale car le travailleur y perd sa subjectivité, sa créativité, sa maîtrise des moyens, le sens de ce qu’il fait. L'individu se dissocie, il sort de lui-même, inhibe ce qu'il ressent et pense. Les conséquences psychologiques sur l'individu sont lourdes, allant de la simple névrose à la dépression pathologique. La singularité est effacée, la créativité tuée, la vitalité affectée. Il est grand temps de changer le rapport de force, d'aider les travailleurs à s'émanciper, reprendre le contrôle sur leur vie. Ce qui fait la force incroyable du système, c’est que la majorité des travailleurs vivent dans cette situation de servitude volontaire (et donc de malheur) parce qu’ils y consentent, pensant que c’est la seule bonne façon de faire. Les solutions multiples sont à imaginer ensemble. Le revenu universel serait certes une solution très efficace pour réduire le rapport de force. Mais, parlant ici de l'aliénation psychologique des travailleurs, il faudrait aller plus loin. Changeons la gouvernance de l'entreprise. Changeons les normes de travail, les modes de management. L'entreprise "opale" présentée par Frédéric Laloux offre de bonnes pistes de réflexion. L'économie sociale et solidaire est un domaine avec une gouvernance plus équilibrée. Soutenons les chômeurs avec un dispositif bien plus efficace que le Pôle Emploi actuel. Imaginons un système de tutorat intergénérationnel. Favorisons la formation. Généralisons les audits sociaux pour aider les entreprises à se transformer. Diffusons les exemples de réussites sociales en entreprise. Laissons émerger un nouveau rapport au travail. Avec plein de positivisme. Christophe J. PS : j'ai cité Christophe Dejours, dont vous pouvez lire son analyse alarmante ici : https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/la-domination-au-travail-est-beaucoup-plus-dure-qu-avant/10060958.html