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10/04/2020 15:16
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08/04/2020 21:03
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Nouvelle proposition à La consultation
Des entreprises gérées par leurs salariés
Copié ci-dessous, des extraits d'un article publié dans Reporterre pour expliquer l'importance de la gouvernance des entreprises par les personnes-mêmes qui y travaillent. https://reporterre.net/Apres-la-crise-les-salaries-devront-reprendre-le-pouvoir-aux-actionnaires Transférer le pouvoir des actionnaires aux salariés permettrait de redéfinir nos choix de société, explique l’auteur de cette tribune. Le choix d’une « démocratie économique » s’impose d’autant plus à l’heure où l’État engage des milliards d’euros pour soutenir les entreprises et qu’elles joueront un rôle dans la construction d’un monde solidaire et écologique. Face à la récession, le mot d’ordre est dans tous les commentaires politiques : « sauver l’économie », avec son corollaire : « sauver les entreprises ». Mais de quelles entreprises parle-t-on ? S’agit-il du collectif de travail qui réalise une production de biens et de services ? Si oui, il doit effectivement être sauvegardé. Mais on confond souvent cette entreprise avec la société de capitaux, l’association d’investisseurs qui mettent à disposition de l’entreprise leur capital dans l’objectif de le valoriser. La différence entre les deux porte sur la façon d’appréhender la valeur ajoutée. Notre économie, que l’on désigne comme capitaliste parce que la majeure partie des entreprises sont des sociétés de capitaux, est excessivement fragile parce qu’elle n’est pas dirigée par la création de richesses — la valeur ajoutée — mais par le profit, qui est la partie que s’approprient les actionnaires. Une économie dans laquelle les travailleur.ses bénéficieraient de la totalité de ce qu’ils produisent, et donc dirigeraient leurs entreprises, serait infiniment plus robuste, sous réserve de créer des mécanismes de solidarité collective de partage des revenus. La direction des entreprises est un enjeu essentiel pour la sauvegarde de notre planète. Si des investisseurs les dirigent, ils n’auront à cœur que de reprendre cette course à la croissance car elle est le meilleur gage de la valorisation de leurs capitaux : cette valorisation est fondamentalement spéculative et déterminée par les scénarios de dividendes futurs. Or il est plus facile de voir augmenter les dividendes si l’économie est en croissance. À l’inverse, nous permettre de devenir citoyen.nes dans l’entreprise, c’est nous permettre d’être enfin en mesure de décider de ce que nous voulons produire, et comment, et cela, en relation avec les usagers. Puisqu’il n’y a plus de capital à valoriser, l’économie sera gérée par la valeur ajoutée que l’on souhaite produire ou ne pas produire. Nous pourrions alors refuser cette course à toujours plus de consommation afin de travailler moins et de disposer de plus de temps libre pour s’occuper de soi et des autres.