La consultation
#LeJourdAprès consultation
Un Plan Marshall mondial est indispensable
Les ministres des finances du G20 se sont mis d’accord pour une suspension partielle du service de la dette de 77 Etats à bas revenus à hauteur de 14 milliards de dollars, sur un total de 32 milliards. Est-ce vraiment tout ce dont les pays riches sont capables, « suspendre » le service de la dette, même pas le supprimer, même pas supprimer le capital à rembourser ?
L’Union européenne ne s’engage que timidement: la Commission européenne propose de « mobiliser 15,6 milliards d’euros pour aider les pays partenaires touchés par la pandémie, en particulier en Afrique (3,25 milliards d’euros). Ces fonds proviendraient de ressources déjà existantes. Donc, même pas d’efforts supplémentaires, une simple modification d’aiguillage de fonds déjà alloués.
Œuvrer à une transformation majeure de la solidarité internationale
La crise du Covid-19 offre une opportunité majeure (et unique) de transformer en profondeur les relations internationales.
Le Plan Marshall
La Cnuced (Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement – un organisme des Nations unies) estime que l’heure est venue d’appliquer un Plan Marshall pour les pays en voie de développement.
L’Onu estime qu’il est nécessaire d’apporter une aide massive à ces pays pour qu’ils puissent faire face à la crise du covid-19. Plus précisément, la Cnuced a calculé qu’il faut d’urgence un plan de 2.500 milliards de dollars pour le monde en développement. Plus précisément :
- 1.000 milliards de dollars à travers le dispositif de l’ONU existant, des Droits de Tirage Spéciaux (DTS – voir petite note(1) explicative ci-après
- 1.000 milliards de dollars d’annulation de dettes des pays en voie de développement cette année.
- 500 milliards de dollars d’un fond Plan Marshall, pour financer sous forme de pures subventions les dépenses de santé auxquelles ces pays vont devoir faire face.
Voilà un vrai programme de solidarité. Très éloigné des timides velléités de l’Union européenne pour se donner bonne conscience. Et encore, l’UE prévoit d’apporter de l’aide aux « pays partenaires », et nous savons bien ce que cette expression sous-entend : aux pays qui nous renverront l’ascenseur ensuite.
Cette crise est l’occasion de réévaluer nos rapports internationaux de manière approfondie.de ne pas retourner au « monde d’avant », mais de mettre en place les solidarités pour établir une vraie coopération et non plus de compétition aux conséquences désastreuses.
Les chiffres de la FAO (l’organisme des Nations unies chargé des questions d’alimentation et de l’agriculture) sont sans équivoque : 8.500 enfants de moins de 5 ans meurent de faim chaque jour dans le monde. Environ huit cent vingt millions de personnes en souffert de la faim en 2018, et plus de deux milliards sont sujettes à une insécurité alimentaire modérée ou forte.Ce ne sont donc pas les « forces du marché » qui permettront de résoudre cet infâmant drame humain. Parce que ce n’est pas leur objectif….Il est donc impératif de transformer l’ordre économique mondial. Pour cela, seul un Plan Marshall à l’échelle mondiale pourra apporter les réponses.
Un tel plan devra inclure :
- Un plan d’urgence d’éradication de la faim.
- Un transfert majeur de fonds à l’attention des pays en développement en général (PVD) les pays les moins avancés (PMA) en priorité, pour financer les infrastructures alimentaires, de santé, physiques et logistiques. La FAO estime que 1,3 milliards de tonnes de denrées alimentaires sont perdues chaque année du fait du manque d’infrastructures dans les PVD.
- La création de stocks alimentaires de réserve à disposition pour les pays faisant face à des crises.
- Une annulation sans condition d’une grande proportion de la dette nationale de ces pays.
- L’accès à des emprunts à long terme à faible taux d’intérêt dans une nouvelle devise internationale, émise par les Nations unies et sous leur contrôle, et sans les conditionnalités imposées par le FMI (les fameuses Politiques d’Ajustement Structurelles, celles-là même qui nous sont appliquées désormais à nous pays riches, au nom de la « bonne gestion »).
- …et bien d’autres choses (pas la place ici )
C’est à l’Europe, continent aux démocraties établies, qu’il appartient d’être le fer de lance de ce changement.
Il faut aller plus loin que le modeste projet « Green New Deal » de l’équipe de Madame Von Der Leyen. Mais c’est possible, c’est même désormais une nécessité absolue en vue de la lutte pour empêcher un réchauffement climatique aux conséquences cataclysmiques.
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