La consultation
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Accordons une protection intégrale à 10 % de notre territoire
Le virus du Covid-19 provient probablement d'animaux sauvages habituellement cantonnés aux milieux dans lesquels l’espèce humaine est quasiment absente ou en petites populations isolées. Du fait de la destruction des forêts, les villageois installés en lisière de déboisement chassent et envoient de la viande contaminée vers des grandes villes.
Pour le chercheur en microbiologie et spécialiste de la transmission des agents infectieux Jean-François Guégan, la pandémie actuelle est « un boomerang qui nous revient dans la figure ». Modification des habitats naturels d’un côté, consommation de viande et de produits d’animaux sauvages de l’autre, massification du transport mondial…, les origines de la propagation du coronavirus sont liées à notre modèle économique.
“Le monde sauvage se fait envahir par l’animal domestique ou par des vecteurs qui apprécient les humains comme les moustiques, transporteurs de la dengue, de zika ou chikungunya. Les liens s’intensifient entre le monde sauvage et le monde domestique” explique Serge Morand, chercheur CNRS-Cirad, Ecologue de la santé et parasitologiste de terrain dans le journal Marianne. D’autres chercheurs ont montré que cette destruction de l’habitat du monde sauvage augmente le risque infectieux. Et lorsque la biodiversité chute, souvent à cause de la réduction de l’habitat sauvage, nous favorisons les contacts et la transmission.
« Le problème n’est pas la chauve-souris, le problème est en amont : c’est la destruction des habitats naturels et le non-respect de leur biodiversité », précise de son côté Jean-François Guégan (voir l'ensemble de l'article ici : https://www.animal-cross.org/11489-2/
Arrêtons d'empiéter sur le territoire des animaux sauvages ! Pour cela, il est urgent de recréer des zones importantes de pleine naturalité, avec une nature en libre évolution et sans intervention humaine.
Moins de 1 % des espaces protégés français bénéficient d'une protection forte (les coeurs des Parcs Nationaux, les Réserves Biologiques Intégrales). Dans les autres espaces soit-disant protégés, on peut continuer de chasser, de pêcher, de détruire les nuisibles, d'abattre les arbres, de pâturer, etc.
Pour entrevoir de réels changements, passons à 10 % la surface des zones intégralement protégées en France, à l'exemple de l'Italie (10 %).
Les forêts et zones en libre évolution sont de gigantesques puits de carbone, décisifs pour le climat, elles ont un potentiel touristique énorme et ce sont des zones témoins, laboratoires à ciel ouvert pour étudier comment la nature réagit.
Nos voisins européens ont déjà avancé, comme l'Allemagne (5%) ou la Belgique (3% des forêts publiques), réveillons-nous avant qu'il ne soit trop tard !
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