La consultation
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Les maux de la démocratie ont-ils un sens ?
La démocratie est donc, littéralement, le « pouvoir du peuple ». Un concentré de promesses qui dans sa seule étymologie renferme la genèse de tous ses maux. Promettre et ne pas tenir, est toute l’ambiguïté historique d’un régime politique qui dit tout de son objectif, mais absolument rien de ses moyens. C’est pourquoi, au quotidien l’exercice de la démocratie bute sur nombre de limites. Lorsqu’elle est directe, comme à Athènes, où dans les cités italiennes de la Renaissance, la taille de l’Etat, son instabilité organique, la compétence inégale de ses citoyens la fera très vite basculer vers l’anarchie ou l’oligarchie. Jean-Jacques Rousseau estime ainsi que la démocratie directe suppose un « gouvernement si parfait qu’il ne convient pas à des hommes mais à un peuple de dieux ».
Des dieux ou du moins des idoles, la démocratie représentative, transposition moderne de l’idéal Athénien de Périclès, s’est donc mise à en produire, au travers d’individus sélectionnés au sein du peuple, et qui sont sensés en exprimer la volonté. Mais de ce développement politique, émerge dans la permanence de son utopie un ensemble dédaléen de problématiques. Montesquieu écrit dans L’Esprit des lois « le suffrage par le sort est de la nature de la démocratie, le suffrage par choix est de celle de l’aristocratie ». Trivialement, tout pourrait se résumer au travers d’un malentendu permanent, à la fois dans les termes qui la définissent comme dans les modalités qui la caractérisent. En effet, chacun de nous est en permanence confronté à l’imprécision des vocables. De sorte que, « démocratie », « peuple » et « représentation », ont une polysémie qui entretient une perpétuelle confusion et tend à entraîner tous ceux qui s’en bercent dans un constant sentiment déceptif.
C’est l’interprétation des mots, qui forme notre pensée et notre entendement du monde. C’est comme cela, que se constitue la matrice confusionnelle et frustrante de la démocratie représentative.
Une contradiction, qui pour ne pas être discutée a fini par être sacralisée. C’est à la lueur de vos réflexions personnelles comme point de conclusion que je trouve cette phrase extraite de Candide où Voltaire écrit « Cacambo expliquait les bons mots du roi à Candide, et, quoique traduits, ils paraissaient toujours des bons mots ; de tout ce qui étonnait Candide, ce n'était pas ce qui l'étonnait le moins. »
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