La consultation
#LeJourdAprès consultation
Regardons en face les inégalités femmes-hommes, et répondons-y rapidement
La crise sanitaire que nous vivons est aussi une crise sociale. Au sein des hôpitaux, des EHPAD, des structures sociales, dans les commerces alimentaires… on rencontre une proportion massive de femmes : elles sont aides-soignantes, auxiliaires de vie, infirmières, médecins, caissières, éducatrices, enseignantes… et, bien que souvent absentes des « cellules de crise » et régulièrement invisibilisées dans la construction du « monde d’après », elles se mobilisent au quotidien pour faire tenir le pays.
Pourtant, trop souvent, sur leur lieu de travail, dans la rue ou dans leur vie privée, ces femmes continuent de subir, en France en 2020, discriminations et inégalités, que ni le Covid-19 ni le confinement ne mettent entre parenthèses :
- Les femmes continuent d’être payées 24% de moins que les hommes ; d’autre part, leur présence s’amenuise à mesure que l’on grimpe dans la hiérarchie ;
- Sur la scène publique, la plupart des fonctions politiques restent réservées aux hommes ; et dans les médias, seules 21,5 % des personnes interrogées sont des femmes ;
- Au moins 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en 2019, et le confinement a exacerbé les violences conjugales.
Regardons en face ces questions majeures, et faisons-en enfin une priorité. Des mesures concrètes et efficaces peuvent s’opérer, dès maintenant :
1) Hausse salariale des métiers de la santé et du social : la dévalorisation de ces métiers, la précarité des personnes qui les exercent - des femmes essentiellement -, leur usure professionnelle, sont en totale contradiction avec leur utilité sociale ;
2) Plan massif contre les violences faites aux femmes : sur l’exemple des mesures fortes prises par l’Espagne en 2004, en incluant un accompagnement économique des femmes victimes de violence, et des modules d’éducation au consentement dès le plus jeune âge - chaque enfant doit être conscient de ses droits et du fait que rien n’est censé lui être imposé sans son accord ;
3) Congé « paternité », ou plutôt « second parent » (quel que soit son sexe ou son statut), obligatoire et rémunéré, et d’une durée minimale d’un mois : pour mieux répartir le travail parental et lutter contre les inégalités professionnelles ;
4) Augmentation du nombre de places en crèche et revalorisation des métiers de la petite enfance : les crèches sont essentielles pour la socialisation des jeunes enfants, et jouent un rôle central dans l’émancipation des femmes ;
5) Actions d’information et de sensibilisation au sexisme, au sein de toutes les structures (entreprises, fonction publique, établissements scolaires, partis politiques…) : l’information et la déconstruction des stéréotypes sont essentiels pour construire par la suite des actions de prévention.
La mise en œuvre de l’égalité réelle entre les femmes et les hommes est non seulement une obligation, mais aussi un gage de justice sociale, et rappelons-nous, une modeste demande.
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