La consultation
#LeJourdAprès consultation
Une démocratie dans l'entreprise
La politique du gouvernement français face au crash capitaliste actuel est de ramener l'économie à la normale avant le coronavirus, retrouvé la croissance le plus vite possible. Pourtant, dans ce système "normal", les entreprises privés ont maximisé les profits en ne produisant pas les tests, les masques, les ventilateurs, les lits, etc. nécessaires au moment où le coronavirus a frappé.
Le capitalisme axé sur le profit s'est révélé extrêmement inefficace dans sa réponse au virus. La richesse déjà perdue à cause du coronavirus dépasse de loin ce qu'il aurait coûté pour se préparer correctement. Dans le capitalisme, une petite minorité d'employeurs prend toutes les décisions clés (quoi, comment, où produire et comment utiliser les recettes) régissant la production et la distribution de la plupart des biens et services. Les employés majoritaires et leurs familles doivent vivre avec les résultats des décisions des employeurs mais en sont exclus. Pourquoi revenir à une "normale" aussi antidémocratique ? Pourquoi réparer une fois de plus le capitalisme, compte tenu de sa disposition structurelle aux krachs cycliques et du besoin répété et coûteux d'être réparé ?
Regardez cette absurdité sous un autre angle. Lorsque les sociétés capitalistes font faillite, elles ont souvent recours à la déclaration de faillite. Cela signifie souvent qu'un tribunal retire une direction existante et remet l'entreprise à une équipe de direction différente. En dehors de la faillite légale, une entreprise capitaliste en faillite peut souvent voir ses actionnaires voter pour évincer une équipe de direction - un conseil d'administration - et la remplacer par une autre. La faillite ne remet pas en cause ni ne modifie la structure capitaliste de l'entreprise. Mais pourquoi maintenir une telle "normalité" capitaliste, qui réside seulement à avoir plus de profits ? Peut-être que le problème réside dans la structure et non dans l'équipe de direction qui dirige l'entreprise capitaliste.
Actuellement, des millions de personnes sont en chômage partiel en France. Nous, les citoyens, allons maintenant payer une partie des salaires que leurs employeurs ne versent plus. Et pour l’instant, ne savons pas encore combien vont perdre leur emploi, comme cela a pu être le cas en 2009-2011. Et combien d’entreprise faudra-t-il renfloué, car ne faisant plus assez de profits. Combien allons-nous payer pour ces entreprises qui ne cherchent que les profits et qui n’ont rien fait pour produire des masques ?
On peut même noter que si le gouvernement actuel a si peu pu se préparer, c’est justement du fait des contraintes de budgets qui sont la suite directe de la crise de 2008-2009, où les gouvernements ont soutenu largement les entreprises privées, mais qui ont asphyxié le budget de l’Etat, c’est-à-dire le budget de tous les citoyens français.
Pour apaiser les capitalistes privés, les gouvernements "réparent" les récessions et les dépressions - des périodes où les capitalistes licencient les travailleurs - en soutenant les chômeurs avec de l'argent liquide pendant un certain temps. La société est perdante car le public paie les salaires des travailleurs mais ne reçoit aucune production de biens et services publics en retour.
Pourquoi "réparer" le capitalisme de cette façon ? Pourquoi reproduire un capitalisme normal qui organise ses entreprises de manière si peu démocratique - là où une minorité d'employeurs non responsables dicte à une majorité d'employés ? Pourquoi remplacer un groupe d'employeurs dictateurs par un autre, alors qu'une meilleure alternative se présente ? En bref, pourquoi reproduire le système capitaliste (c'est-à-dire employeur-employé) qui génère presque partout des niveaux de revenus et de richesses inégaux qui sont source de division sociale, ainsi que des cycles économiques qui s'insinuent régulièrement dans l'instabilité ?
Pour ce monde nouveau, il est donc nécessaire de mettre en place un nouveau modèle de direction des entreprises, qui ne soient plus simplement le produit d’employeurs indifférents du sort des employés et non responsables lors des crises.
Ainsi, au moins pour les grandes entreprises, ma proposition est d’obliger par la loi, que le conseil d’administration ne soit pas choisi par des actionnaires, mais par les employés, avec un pouvoir de révocation en cas d’ingérence. Ce sont seulement des employés, élus et/ou choisi au hasard qui prendront des décisions, les rendant au moins responsables vis-à-vis des autres employés et aussi plus sensible à l’argent que doit donner l’Etat. Cela n’empêchera pas à ces entreprises d’embaucher des personnes qui ont des compétences en termes de management, mais les décisions prises pourront au moins être jugés chaque année par les employés, qui auront alors un réel pouvoir de changement.
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