La consultation
#LeJourdAprès consultation
La sobriété n'est pas l'austérité
Notre société et notre système économique actuels reposent sur une fuite en avant consumériste. Le modèle néolibéral et le développement des dettes, tant publiques que privées, imposent de produire et de consommer toujours plus, en surexploitant nos ressources naturelles, et la logique du profit maximum a abouti aux délocalisations que l’on connaît.
A ce jour, même si elle a plus ou moins conscience de l’insoutenabilité de ce système, une partie importante de la population ne voit pas comment sortir de cet engrenage, et ceux qui en profitent feront tout pour préserver leurs privilèges et le pouvoir qui va avec. Le mode de fonctionnement de l’Europe, et les multiples traités commerciaux qui sont signés ou sont en cours de signature seront autant de lourds obstacles à une évolution pacifique dans ce domaine.
La crise que nous connaissons peut être une opportunité pour une remise en cause globale. Mais pour cela, il faut que les politiques reprennent la main, dans une sorte de "coup d’état" démocratique.
En ce qui concerne les biens matériels, la lutte contre l’obsolescence programmée pourrait passer par la mise en place de normes, imposant aux fabricants une durabilité et une réparabilité accrues : allongement important des durées de garantie, obligation de tenir compte de la facilité de réparation lors de la conception des produits, encadrement du prix des pièces de rechange et obligation d’en assurer la fourniture pendant plusieurs années après la cessation de la commercialisation du modèle de base.
Le choix des consommateurs est important. Encore faut-il qu’il soit éclairé. Informons les, de manière exhaustive, de l’impact environnemental de chaque produit. Combien, par exemple, sont aujourd’hui conscients de celui de leurs smartphones et de leurs ordinateurs ?
Utilisons, de manière intelligente, l’outil fiscal pour orienter les modes de vie et de consommation. Mais avec une attention portée à l’existence de solutions alternatives, pour ne pas reproduire les réactions que provoquent chez les plus modestes des augmentations de prix auxquelles ils ne peuvent échapper. Taxons, par exemple, les carburants utilisés pour les transports aériens et maritimes, mais examinons le niveau actuel d’impôts sur les carburants automobiles, encore indispensables à beaucoup, avant de rajouter de nouvelles taxes.
Généralisons les transports en commun gratuits, pour réduire la place de l’automobile, en créant si nécessaire un impôt local dédié.
Revoyons de fond en comble notre approche de l’urbanisme, et en particulier de l’urbanisme commercial. Ce dernier, dans sa forme actuelle, incite à la surconsommation, nécessite des déplacements automobiles, et entraîne la disparition des commerces de proximité.
Toutes ces mesures, et bien d’autres, devront s’accompagner de l’ouverture de nouvelles perspectives de consommation, pour éviter qu’elles soient vécues par les citoyens comme un nouvel appauvrissement. Il ne peut s’agir, en effet, de faire reposer cette transition écologique sur une baisse des revenus et du pouvoir d’achat, mais au contraire sur une réorientation de l’utilisation de ceux-ci, vers des objets respectueux de l’environnement, et vers des biens immatériels.
Et l’une des premières actions à envisager est la réindustrialisation de notre pays, pour relocaliser les activités stratégiques, mais aussi pour réduire l’empreinte carbone liée au transport des marchandises.
Je n’ai pas développé ici une liste de mesures précises, car je pense qu’il faut d’abord redéfinir les principes d’une politique, avant d’en décliner les actions détaillées qui en sont les instruments.
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