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Limiter l’utilisation des pesticides et la diffusion des perturbateurs endocriniens
Alors que le glyphosate a été autorisé selon les procédures habituelles européennes, le Centre international de la recherche sur le cancer (agence de l’Organisation Mondiale de la Santé), a classé en 2015 cette molécule parmi les cancérigènes probables chez l’homme.
Or, le glyphosate, ainsi que d’autres pesticides, sont retrouvés dans l’eau et la nourriture, comme le démontrent régulièrement les études réalisées par l’UFC-Que Choisir sur les fruits et les légumes issus de l’agriculture conventionnelle, ainsi que sur l’eau du robinet. Les consommateurs sont donc quotidiennement exposés à des substances dangereuses pour leur santé. En outre, certains pesticides sont suspectés d’être des perturbateurs endocriniens, pouvant nuire au développement de l’enfant.
La réglementation européenne organisant les modalités d’autorisation et la réévaluation des pesticides est en effet insuffisamment exigeante en matière d’autorisation, car elle ne prend pas en compte les risques d’expositions multiples (effet « cocktail »), ni les effets de perturbation endocrinienne. En outre, les autorités sanitaires européennes et françaises se basent sur les études de toxicologie réalisées pour le compte des fabricants de ces substances et non publiées, sans que des contre-analyses ne soient réalisées.
Ces pesticides autorisés, bien qu’étant nocifs, peuvent être pulvérisés à proximité des habitations et constituent un réel danger sanitaire pour les riverains. Les règles de protection édictées par l’arrêté du 27 décembre dernier sont notoirement insuffisantes et peuvent encore être réduites à presque rien dans le cadre de chartes d’engagement des professionnels, bizarrement rédigées par ces derniers, et dont la mise en œuvre actuelle tient de la parodie de démocratie
Quant à la réglementation française, censée protéger contre les pollutions agricoles les sources et les captages utilisés pour la production d’eau potable, elle n’est toujours pas concrètement mise en œuvre, obligeant les communes à dépolluer l’eau prélevée afin de la rendre potable.
Il convient, dès lors, de protéger les consommateurs de telles substances. A cette fin, l’UFC-Que Choisir demande :
- que les zones interdites d’épandage de pesticides près des habitations soient étendues au-delà des 3-5 mètres aujourd’hui concrètement affichés. Dans un souci de compromis, l’UFC-Que choisir suggère que les distances affichées soient celles retenues par le ministère de l’Agricuture en 2016 (50/20/5 mètres) pour les seules personnes fragiles, mais en les étendant à l’ensemble de la population, l’expérience ayant montré que cette spécificité d’une partie de la population ne se justifie pas ;
- la création d’un fonds alimenté par les fabricants de pesticides susceptibles d’être cancérogènes ou des perturbateurs endocriniens afin de donner à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) les moyens nécessaires à la réalisation d’études déterminant si ceux-ci sont réellement cancérogènes ou des perturbateurs endocriniens ;
- que la réglementation visant à protéger les captages d’eau potable soit au moins appliquée dans le respect du principe de précaution, au mieux renforcée sur l’ensemble du bassin d’alimentation.
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