La consultation
#LeJourdAprès consultation
Freiner « l’offshorisation de l’intelligence » : interdire l’offshore pour les services publics et les grandes entreprises nationales
On parle beaucoup des délocalisations d’usines mais très peu des services dans des pays low-costs, et pourtant cela concerne déjà des dizaines de milliers d’emplois perdus en France.
Le principe est simple : faire faire un travail « intellectuel » qui était fait en France par un Indien par exemple, qui à diplôme équivalent va avoir un salaire et une protection sociale plus faibles (cela est rendu possible grâce à l'internet).
On appelle ça l’offshore, cette pratique est mise en œuvre massivement par les ESN (ex-SSII).
A court terme, la pratique de l’offshore a présenté un avantage sur la concurrence et permis de gagner des contrats en proposant des tarifs plus attractifs, d’améliorer les marges. Sauf que tout le monde a suivi, ce qui fait décroître de façon dangereuse les prix à la journée, autrement dit, la concurrence tarifaire devient tellement féroce qu’elle va causer beaucoup de dégâts et que seules les entreprises les plus solides vont survivre.
Pour recentrer le débat sur l’emploi en France, on s’aperçoit qu’un grand nombre sont et seront perdus, que des secteurs entiers de l’économie numérique se ferment aux diplômes courts (BTS/DUT), que seuls les plus diplômés (bac+5) intéressent ces entreprises et que l’attractivité même de ces filières professionnelles est remise en cause (les tâches confiées sont souvent très éloignées des ambitions professionnelles des personnes fortement diplômées).
Alors il faudrait que nos gouvernants prennent conscience de cette problématique majeure que constitue l’offshore :
- à minima, en interdisant les modèles offshore proposés par les prestataires de services pour les services publics et les grandes entreprises nationales (EDF, ENGIE, SNCF ..., qui cherchent aussi à réduire massivement leurs dépenses informatiques, donc qui poussent aussi à l'offshore) pour préserver un bassin d’emplois en France.
- en taxant les salariés offshore qui interviennent sur des projets localisés en France en substitution de salariés français.
Mais comment faire pour les entreprises situées en France (filiales ou usines de groupes étrangers qui ont un système informatique centralisé) n’ayant pas leur informatique en France ? Là ça me semble compliqué, sauf si on globalise les mesures d’anti-dumping à l’ensemble des pays.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: