La consultation
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Entreprises citoyennes et inclusion économique : un enjeu territorial
> Répondre à la France économique de l’ordinaire : de l’insertion sociale à l’inclusion économique
La confiance des entreprises dans le potentiel de la France, malgré la pandémie qui nous frappe, est réelle. Mais quel est le message pour la France économique de l’ordinaire. Celle-ci ne bénéficie qu’indirectement des réformes économiques structurelles. Pour autant, elle n’attend pas non plus le déploiement à son profit de nouvelles politiques sociales redistributrices. Elle réclame tout simplement que les dispositifs existants lui soient utiles, qu’ils soient coordonnés avec efficacité afin que leur complexité ne pèse pas sur les bénéficiaires (interlocuteur unique, politiques sociales coordonnées sur les territoires…), que le patron de PME qui fait une dizaine de recrutements bénéficient de plus d’accompagnement de la part de Pôle emploi que la grande entreprise qui recrute par dizaine avec ses propres services support pour atteindre ses objectifs.
Les dispositifs d’insertion sociale et professionnelle destinés aux plus éloignés de l’emploi sont indispensables (175 000 bénéficiaires de l’Inclusion par l’Activité Économique avec 3900 entreprises participantes, 900 bénéficiaires de Territoires Zéro Chômeur…face à 1,8 millions de chômeurs de longue ou très longue durée). La volumétrie de la France économique de l’ordinaire renvoie aux millions de chômeurs moins agiles, et aux centaines de milliers de jeunes des quartiers populaires prêts à l’emploi mais freinés par des discriminations structurelles, et aux 3 millions de TPE-PME qui font l’emploi en France.
S’adresser à la France économique de l’ordinaire, c’est répondre aux trois besoins suivants :
>> L’inclusion économique comme nouveau cadre d’action publique, à la fois distinct du cadre de l’insertion sociale pour les publics en difficulté et de celui des mesures de compétitivité pour les acteurs économiques les plus dynamiques ;
>> L’intermédiation comme outil technique qui permet de faire le lien (qui autrement ne se produit pas) entre les opérateurs et les bénéficiaires moins agiles des dispositifs publics, demandeurs d’emploi comme recruteurs, dans une logique d’accompagnement et de guichet unique basé sur la compétence et non un dispositif d’accompagnement social ;
>> La coordination micro-territoriale comme gouvernance des acteurs de l’emploi et de l’inclusion, avec la participation des entreprises au travers de leurs fédérations patronales.
> Le nécessaire engagement citoyen de toutes les entreprises : l’échelle territoriale
À la différence des politiques d’insertion sociale essentiellement centrées sur les bénéficiaires et opérées par les opérateurs publics et des structures privés spécialisées (ex : entreprises d’insertion), les politiques d’inclusion économique, en raison de leur cible très large, nécessitent l’engagement de l’ensemble des acteurs, à commencer par les entreprises : les grands groupes mais également les TPE, PME et ETI sans se limiter pour autant aux politiques de RSE (responsabilité sociale de l’entreprise), cette mobilisation générale ne peut que s’organiser à l’échelle territoriale : bassin d’emploi et de vie, agglomération, territoire de projet.
> Les limites du PAQTE et du Plan 10 000 entreprises : passer de la mobilisation institutionnelle à la gouvernance d’action (à lire dans la note détaillée jointe)
1- Améliorer la coordination multi-acteurs horizontale au niveau micro-territorial, propositions :
>> Un poste de délégué du préfet pourrait permettre de cumuler le savoir-faire de chef de projet et la position institutionnelle étatique.
>> L’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) pourrait se charger de la formation de ces personnels, voire de les détacher de son sein (comme agence de compétences).
>> Le niveau du bassin d’emploi semble le niveau pertinent
2- Instituer une intermédiation systématique et spécialisée :
Que ce soit pour les stages de 3e pour les collégiens de collèges REP+, l’accès à un premier emploi pour les résidents des quartiers populaires ou l’accélération du retour à l’emploi des chômeurs moins agiles, il manque bien souvent la mise en place d’une intermédiation spécialisée.
Par exemple, pour les stages de 3ème, l’Éducation nationale n’ira pas d’elle-même faire le travail de lien avec le monde de l’entreprise. De même, les candidats des quartiers populaires ne rencontreront pas d’eux même l’entreprise et réciproquement.
Propositions:
>> L’accompagnement RH des TPE-PME est un levier majeur d’amélioration de l’impact social des dispositifs publics
>> La redéfinition de Pôle emploi comme acteur stratégique qui s’appuie sur des acteurs spécialisés de l’inclusion est essentielle.
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