La consultation
#LeJourdAprès consultation
Vers une plus grande flexibilité du monde du travail tout en conservant l'humain au centre des préoccupations
Le temps que nous vivons nous semble tout à coup réduit à sa plus simple expression. Limités dans nos projets, dans notre liberté, examinons cependant le temps d'hier qui s'est effondré face à l'incertitude de la pandémie. Hier, nous étions "affairés sans rien faire", engloutis dans un rythme qui n'était pas le nôtre, subissant la fuite du temps sans même en savourer le goût. Alors la pause est arrivée comme un silence nécessaire et vital, et le bruit de nos vies, l'agitation perpétuelle a été remplacée par le chant, celui des oiseaux et celui de notre âme.
C’est avec une certaine humilité que le comité citoyen Parolla di a Ghjuventù a fait le choix de répondre aux 11 questions du collectif de députés « Le jour d’après ». Si nous ne nous positionnons pas comme experts de chacune de ces thématiques nous pensons que la jeunesse doit être écoutée. Nous sommes ouverts à engager davantage de discussions avec l’ensemble des forces citoyennes pour élaborer un nouveau projet de société avec l’humain comme fil conducteur.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour penser le monde de demain, trop tôt pour formuler des propositions et que nous pensons que cette concertation doit être poursuivie, la crise du COVID19 nous questionne sur nos pratiques et notre mode de vie. Le confinement nous a permis de nous rendre compte de l’impassibilité des murs qui nous enferment et de la nécessité de retrouver la ferveur d’être ensemble. Le nouvel élan d’humanisme, qui émanera de la crise, saura-t-il tarir notre incroyable capacité à condamner nos différences ?
2. Quel monde du travail voulons-nous ?
Aujourd’hui le monde du travail est en phase de transition. Par ces temps de crise nous avons pu voir une véritable capacité d’adaptation de certaines entreprises du secteur privé ainsi que de certains corps de métier. L’exemple du groupe LVMH produisant du gel hydro-alcoolique en grande quantité quelques jours seulement après le début du confinement témoigne d’une grande flexibilité de l’appareil productif. Cependant cette incroyable capacité d’adaptation est cantonnée à seulement quelques grandes entreprises et cela n’est pas suffisant. Nous devons permettre aux structures plus petites d’avoir les moyens de réagir lorsque leur activité est menacée. Ces moyens peuvent se matérialiser par des faveurs fiscales (comme l’annulation des charges) et/ou par la création d’une entité fédératrice et coordinatrice des TPE/PME douée d’une réelle capacité de financement et d’action.
L’autre exemple qui a démontré que nous pouvons changer nos habitudes très rapidement quand la crise nous guette : la démocratisation du télétravail. Même si tout le monde ne peut pas opter pour ce mode de travail, le confinement nous a montré que cette pratique était possible et qu’elle permettait d’assurer la continuité de l’activité. Le télétravail « forcé » nous a fait prendre conscience qu’être à la maison, ce n’est pas forcément rien faire, loin de là. Le développement des technologies de communication et de stockage de données, donne la possibilité aux entreprises d’offrir à leurs salariés le moyen de conjuguer travail efficient et amélioration des conditions de travail.
Malgré ces signaux positifs, les conséquences réelles de cette crise sanitaire sont encore floues, l’impact pourrait diminuer au 3ème trimestre 2020, comme s’étaler sur les dix prochaines années. Pour nous, il n’est pas concevable de réduire le temps de travail après la fin de confinement. La baisse de production de ces deux derniers mois risque d’amener le pays en période de récession. Il est nécessaire de maintenir au moins notre rythme de travail actuel, afin de garantir un niveau de production optimal, et au mieux d’envisager une augmentation du temps de travail légal entre le 2ème trimestre 2020 et le
1er trimestre 2021 (non perpétuable) en échange de compensations financières ou d’avantages en nature pour les salariés concernés. Cette augmentation éventuelle du temps de travail devra être mesurée en bonne intelligence et en concertation avec les branches concernées. Dans ce calcul, il faudra également prendre en compte l’impact psychologique de la pandémie sur la population. Les employeurs devront s’y préparer. L’organisation de groupes de parole ou la création de cellules psychologiques au sein même des entreprises est une idée à développer.
Demain, nous attendons du monde du travail une plus grande flexibilité et de nouvelles relations de confiance. Nous pensons que nos préceptes d’hier ne sont plus adaptables au monde aujourd’hui. Nous devons décloisonner le travail, décloisonner le contrat de travail. L’idée de pouvoir mutualiser les compétences de chacun pour les mettre au service de plusieurs structures doit être réfléchie. Le travail doit être largement revalorisé. Ensemble, nous devons trouver les chantiers des 5 prochaines années en prenant comme point de départ les enseignements de la crise.
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