La consultation
#LeJourdAprès consultation
Autonomiser sur le présentiel dès le lycée
J'enseigne depuis très longtemps et je souffre du syndrome hérité de mon père: un bon prof n'est jamais absent et doit aller travailler même avec 40 de fièvre.
Depuis la mise en place du jour de carence c'est encore pire, en plus de notre conscience professionnelle s'ajoute la peur de perdre un jour de salaire, et vu le gel du pont d'indice qui nous fait perdre chaque année du pouvoir d'achat, on ne peut plus se permettre de prendre une journée pour se soigner. En tant que maman solo, je me permets donc d'être absente uniquement quand mon fils a 40 de fièvre ou est hospitalisé.
Avec des logiciels comme pronote ou les cours à distance, il serait pourtant possible de rendre le présentiel beaucoup plus flexible pour changer les mentalités françaises. Le présentiel n'est pas un gage de travail de qualité et le non présentiel ne doit pas non plus être une entrave au travail.
Je pense à un système avec un mode d'examen commun et national, échelonnés sur tout le cursus scolaire et gérés nationalement avec un système de correction et de notation soit informatisé soit géré de façon autonome (type cned) et un enseignement mixte.
Les professeurs auraient des classes sous leur responsabilité et devraient proposer ou accompagner des cours, mais sous la forme de soutient ou de remédiation auxquels les élèves pourraient faire appel en fonction de leurs besoins et de leurs résultats aux évaluations.
les élèves présents seraient donc demandeurs, le reste du temps ils pourraient travailler en autonomie devant un ordinateur, chez eux ou dans l'enceinte du lycée dans des salles équipées sous la surveillance d'un adulte selon leur autonomie.
Le corps enseignant pourra donc être utilisé pour la correction , pour l'animation, le soutien, l'accompagnement, l'écoute et pourra donc exercer à domicile si les circonstances personnelles l'y obligent sans avoir à renoncer à une journée de salaire ET une journée de travail.
Les programmes seraient non plus des pages d'idées émanent d'autorités déconnectées mais des référents communs pensés par ces mêmes autorités qui en porteraient toute la responsabilité.
L'argument des élèves: " on n'a pas fait le programme l'an dernier car le/la prof était toujours absent" serait invalidé car le programme serait à disposition de tous. Des matières supplémentaires seraient accessibles aux plus curieux et des aides personnalisées disponibles pour les plus en difficulté. Un peu sur le modèle du CNED que j'ai eu l'occasion d'expérimenter en tant que répétitrice et qui, je trouve fonctionne bien, mais avec un accompagnement humain à disposition et à la demande.
L'école deviendrait un lieu convivial ou l'enfant serait en demande de savoir et non plus en obligation de présence, posture infructueuse et peu compatible avec celle de l'adolescence.
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