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Malbouffe : protégeons nos enfants en encadrant la publicité !
“En 2030, on estime que la moitié de la planète sera obèse ou en surpoids, entraînant une explosion du diabète, des maladies cardio-vasculaires et de certains cancers.” Tels sont les résultats édifiants d’une enquête diffusée par Arte dans son documentaire du 14 avril dernier, “Un monde obèse”.
Pourtant, en France, la publicité alimentaire sur les programmes privés dédiés à la jeunesse demeure.
Une avancée majeure a été réalisée en 2016 avec l’adoption de la loi Gattolin, interdisant la publicité sur les chaînes publiques de télévision pendant les programmes destinés aux enfants de moins de 12 ans, plébiscitée par l’opinion publique (1). Pour atteindre les objectifs de réduction du surpoids et des maladies associées, et protéger ces personnes vulnérables, il faut prolonger cet encadrement sur les chaînes privées. Ceci est d’autant plus important, puisque les premières analyses montrent que le covid-19 frappe plus durement les personnes en surpoids ou obèses : dans 195 services de réanimation francophones, plus de 80% des patients seraient en surpoids ou obèses (2).
Dans un rapport datant de 2016, l’OMS soulignait encore les effets néfastes du marketing d’aliments hautement énergétiques, riches en matières grasses, en sucre ou en sel sur l’enfant, lequel entraîne une propension à préférer les aliments et modes d’alimentation peu sains, et favorisant l’obésité. Ce rapport concluait ainsi « toute tentative d’agir contre l’obésité de l’enfant devrait donc tendre à réduire […] l’exposition des enfants à la commercialisation des aliments [et boissons] nocifs pour la santé ».
Les réglementations actuelles visant à lutter contre le marketing d’aliments peu sains sont insuffisantes pour assurer une prévention efficace. L’autorégulation proposée par la charte alimentaire du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel montre ses limites : non contraignante, elle n’impose pas de limitation aux publicités pour les produits les plus caloriques et/ou transformés. Aucune sanction n’a jamais été prononcée.
Soyons cohérents et appliquons aux pratiques du marketing alimentaire, ni plus ni moins, les recommandations de la Stratégie nationale de santé 2018-2022 et du Haut Conseil pour la Santé Publique.
Il est plus que jamais temps de mener une politique préventive ambitieuse ! Plus jamais, les considérations économiques ne doivent prendre le pas sur les considérations de santé publique.
(1) Cette loi a rencontré une adhésion massive de l’opinion française, puisque d’après un sondage IFOP réalisé en septembre 2016, 87% des Français se disaient favorables à la mesure.
(2) Le réseau européen de recherche en ventilation artificielle (Reva) a constitué une base de données des patients pris en charge en réanimation pour une infection par le Sars-CoV-2. Les premières données, recueillies auprès de 2.000 malades pris en charge pour Covid-19 dans 195 services de réanimation francophones, principalement français, indiquent que plus de 80% des patients sont en surpoids ou obèses - Matthieu Schmidt- Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), coordinateur du réseau.
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