La consultation
#LeJourdAprès consultation
Prendre soin : l’impératif politique de tous demain
Tous les soignants luttent chaque jour et chaque nuit pour sauver des vies.
Ensemble, ils prennent soin pour que nous puissions un jour tourner le dos au cauchemar.
La leçon que les soignants nous enseignent c’est qu’il nous faut prendre soin partout pour maintenir, perpétuer et réparer notre monde, de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible demain. Loin de ne concerner que les soins à apporter aux malades et aux plus démunis, le soin est indispensable à la vie de chaque être vivant qui a besoin d’un autre être vivant, besoin d’un soin approprié, d’une sollicitude adaptée, ajustée.
Lot et sort commun de tout corps pour qu’il se conserve, persévère dans son être et déploie sa puissance d’agir. Espèces animales sauvages, animaux d’élevage et de compagnie, plantes, flores et forêts, eau des rivières et des mers. Partout il s’agit de prendre soin, de conserver et de rendre le monde vivable et désirable. Il faut que cela soit possible.
Il y a nécessité de s’interroger constamment sur la qualité du sort réservé aux enfants, aux personnes fragiles ou démunies, aux anciens, aux demandeurs d’asile aussi et d’y apporter tous les remèdes possibles dont nous disposons et dont nous disposerons aussi demain car nous allons certainement créer de nouveaux remèdes.
Cela est bien connu je crois, jusqu’à présent le soin était plutôt du côté des femmes… Cela leur était dévolu. Quelle loi étrange, les hommes pour la guerre, la chasse et les blessures, les femmes pour le soin infini et la douceur. Prendre soin c’est pourtant une manière d’être sensibles ensemble dans sa famille mais aussi au dehors. Aujourd’hui cela peut être fait avec une détermination dont la douceur est l’enveloppe. Cela concerne les hommes et les femmes.
Il y a matière à s’exercer enfin « à cette attention exquise à la vie que l’on veille et surveille » (Paul Valéry). Une sorte d’élégance dans les actes, une présence et une légèreté, une prévision et une sorte de perception très éveillée qui observe les moindres signes. C’est une sorte d’œuvre, ou de poème, que la sollicitude intelligente compose dans chacun de nos actes. Certains ont déjà pris de l'avance dans ces domaines mais les autres les rejoignent.
Cela pourrait faire le fond de nos sociétés et du politique une fois dépassée la crise. Cela ne va pas du tout aller de soi, il faut s'y préparer et faire entendre haut ce nouveau poème.
Donner et prendre-soin, une sorte d’œuvre totale et impérieuse, la seule économie qui vaille.
Le reste doit demeurer second, c’est-à-dire affaire de gestion et de gouvernements, mais de gestion et de gouvernements éveillés et en alerte au regard de cette œuvre impérieuse et totale du prendre soin commun qui doit être désormais absolument garanti.
Nous y veillerons chacun là où nous sommes..
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