La consultation
#LeJourdAprès consultation
Pour une nouvelle politique de financement des hôpitaux basée sur le dialogue avec les régions et une meilleure coordination des acteurs de santé.
Le temps que nous vivons nous semble tout à coup réduit à sa plus simple expression. Limités dans nos projets, dans notre liberté, examinons cependant le temps d'hier qui s'est effondré face à l'incertitude de la pandémie. Hier, nous étions "affairés sans rien faire", engloutis dans un rythme qui n'était pas le nôtre, subissant la fuite du temps sans même en savourer le goût. Alors la pause est arrivée comme un silence nécessaire et vital, et le bruit de nos vies, l'agitation perpétuelle a été remplacée par le chant, celui des oiseaux et celui de notre âme.
C’est avec une certaine humilité que le comité citoyen Parolla di a Ghjuventù a fait le choix de répondre aux 11 questions du collectif de députés « Le jour d’après ». Si nous ne nous positionnons pas comme experts de chacune de ces thématiques nous pensons que la jeunesse doit être écoutée. Nous sommes ouverts à engager davantage de discussions avec l’ensemble des forces citoyennes pour élaborer un nouveau projet de société avec l’humain comme fil conducteur.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour penser le monde de demain, trop tôt pour formuler des propositions et que nous pensons que cette concertation doit être poursuivie, la crise du COVID19 nous questionne sur nos pratiques et notre mode de vie. Le confinement nous a permis de nous rendre compte de l’impassibilité des murs qui nous enferment et de la nécessité de retrouver la ferveur d’être ensemble. Le nouvel élan d’humanisme, qui émanera de la crise, saura-t-il tarir notre incroyable capacité à condamner nos différences ?
1. Quel système de santé demain ?
Depuis une vingtaine d’années l’économie prévaut en matière de politique de santé et nous assumons aujourd’hui l’impact des restrictions budgétaires successives. La crise du COVID19 a mis en lumière le manque d’anticipation de notre Gouvernement face aux potentielles épidémies de grandes ampleurs. Si les personnels de santé ont bien répondu à la crise, c’est notre capacité de production et de distribution de matériel médical qui a fait défaut. Nous avons pu constater que les pays s’appuyant sur un secteur secondaire fort ont pu mobiliser leurs capacités de production locale et ainsi assurer un approvisionnement sanitaire suffisant (notamment dans les pays asiatiques). Le champ d’action de la santé est donc transversal. Aujourd’hui, le manque de coopération des acteurs et de coordination entre le public et le privé provoque un mal bien plus grand que la simple question budgétaire.
Les hôpitaux français ont été totalement délaissés ces deux dernières décennies par l’État, notamment dans les territoires ruraux et les DOM-TOM. Pour exemple, à maintes reprises les hôpitaux corses ont manifesté leur mécontentement légitime relatif au manque de moyens financiers. Malgré le soutien des élus locaux, aucune solution n’a été apportée.
Nous faisons aussi le même constat d’inaction quant à la demande des élus locaux pour la mise en place d’un CHU (Centre Hospitalier Universitaire) en Corse qui aurait pu être un levier important durant cette crise aux côtés de l’Université de Corse, très portée sur la recherche. De facto, cette proposition aurait été également profitable pour les jeunes étudiants corses.
En matière de santé l’impact de l’environnement sur les individus n’est pas à négliger. Qu’il s’agisse de la qualité de l’air, de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, en passant par une alimentation saine et sûre : la préservation du vivant, la baisse de la pollution intérieure et extérieure, la lutte contre les pesticides et les perturbateurs endocriniens sont des remèdes pour nous prémunir des crises de demain. Dans le domaine de l’hygiène publique, nous devons encourager les collectivités locales à mettre en place de nouveaux dispositifs de prévention sanitaire mais aussi des équipements comme les points d’eau publics.
Nos réflexions sur la santé publique doivent être élargies considérablement. La santé ne relève pas simplement que du domaine scientifique. Lorsqu’il s’agira de penser le monde d’après en matière de santé, il faudra mettre absolument autour de la table l’ensemble des acteurs de la société civile : les citoyens, les professionnels de santé, les politiques et les acteurs socio-économiques. Des leviers peuvent être trouvés en mutualisant et en exploitant les compétences de chacun. Pour développer notre capacité d’agir ensemble, trois chantiers majeurs doivent être entamés : une nouvelle politique de financement des hôpitaux basée sur le dialogue avec les régions, une meilleure coordination des acteurs de santé et la construction d’un plan d’urgence face aux crises sanitaires qui peuvent survenir.
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