La consultation
#LeJourdAprès consultation
Relocaliser la production, réformer le droit des marchés, changer de logique économique, un défi pour l'Europe, la France et tous les citoyens
C'est devenu une aspiration à la mode, par le passé portée par des politiques de familles antagonistes mais sentant toujours le souffre car connotée à tort d'extrême droite par incompréhension ou intentionnellement par certains, tellement elle contrarie les tenants de la mondialisation heureuse: nous devons relocaliser la production de nos biens de consommations. Non plus seulement dans le cadre d'une politique de l'emploi, cet argument pourtant économiquement de bon sens (un travailleur est un consommateur) et humainement compréhensible (comment se désoler que mon frère soit au chômage tout en n'achetant que des biens produits à l'étranger) n'a malheureusement pas suffi à convaincre la majorité des citoyens par le passé. Mais parce que désormais nous savons que dans certains secteurs il y va de nos vies. Dans d'autres de notre capacité de sauver nos acteurs économiques. Dans le secteur de la santé nous ne devons plus dépendre de l'étranger, et le moins possible de nos amis europeens; nous le savons aussi désormais, en temps de crise, il n'y a plus beaucoup d'amitié, si un pays (dont le nôtre, à la fois auteur et victime) est capable de préempter une cargaison de masques commandée par un autre pays pour les siens, ce qui est humainement compréhensible, nous comprenons tous quelles sont les limites de cette amitié et qu'il est de notre responsabilité d'agir pour ne plus en dépendre. Nous en sommes capables. Des usines de fabrication de masque existent, trop peu nombreuses ou de dimension insuffisante puisque les règles des marchés publics et une logique économique particulière, la course au mieux disant, nous ont poussé à acheter moins cher donc à des pays producteurs low cost, et que les impératifs budgétaires nous ont poussé à diminuer nos stocks stratégiques pour alléger la dépense. Non seulement nous devons relocaliser la production de masques et médicaments mais nous devons aussi réformer nos règles de la commande publique et notre logique économique au moins pour les secteurs stratégiques (santé, alimentation, sécurité...) pour ne pas retomber dans les mêmes erreurs. Repenser nos stocks et les reconstituer sera incontournable. Nos entreprises sont capables de relever le défit car elles sont compétentes et talentueuses, il ne leur manque que l'adhésion de tous les consommateurs donc de nous toutes et tous ; les décideurs publics nationaux et européens (ces derniers doivent admettre que la libre concurrence ne vaut que si tous les pays de l'Union dont capables d'être totalement solidaires en temps de crise, ce que personne ne peut garantir à ce jour, nous ne faisons preuve que d'une solidarité partielle) doivent eux aussi se montrer à la hauteur en réformant les règles de la commande publique. De même un cadre européen plus protecteur de nos entreprises peut inciter ces dernières à ne plus privilégier la course au moins disant dans leurs choix de localisation de leur production. Les Etats Unis et la Chine le font déjà ; au yeux de l'histoire, l'Union Européenne ne pourra donc jamais endosser le rôle de celle qui a ouvert les hostilités. La production des médicaments, des matières premières alimentaires (tant pour l'approvisionnement des entreprises que des particuliers, de plus en plus adeptes du fait maison), doivent suivre le même chemin toujours en gardant comme règle un mode de production responsable et respectueux de l'environnement. Cela demandera du temps, mais je ne parle pas ici d'apporter une réponse à la crise actuelle mais de préparer les crises à venir, de la volonté politique, mais aussi et surtout la compréhension et la volonté de nous tous citoyens de changer réellement de monde pour nous donner une chance, en tant que membres de la famille humaine, d'avoir un avenir, ce que l'ancien modèle, qui perdure malgré les mots jusqu'à présent, ne peut en aucun cas nous offrir.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: