La consultation
#LeJourdAprès consultation
Forger des instruments de mesure globale de la performance et de la valeur
La mondialisation, "interdépendance non démocratiquement décidée" se caractérise par une nouvelle division internationale du travail fondée sur un émiettement des chaines de valeur.
Reposant sur l’idée fausse mais bien ancrée selon laquelle tout serait devenu marché, pas une production, pas un service, pas un territoire n'échappe à cet étalonnement mondial.
Nombre de territoires se retrouvent marginalisés et des pans entiers d'activité relevant précédemment de la "chose publique" ont basculé dans le domaine marchand.
La mondialisation est un fait protéiforme. Elle est une réalité ambivalente qu'il ne s'agit ni de diaboliser ni de déifier :
Ses effets positifs sur l'économique sont indéniables ; en revanche un certain nombre des méfaits qu'elle génère sont abordés sans réelle mise en perspective ou lorsque c'est le cas dans une vision romantique du changement (appels à la décroissance) :
Il n'en demeure pas moins qu'une série de méfaits sont bien palpables.
De ce point de vue la crise du COVID 19 en cours joue le rôle de révélateur chez un plus grand nombre.
Elle met évidence les nouvelles vulnérabilités qui sont les nôtres du fait même de l'émiettement des chaines de valeurs et de la répartition mondiale des productions qui en découle.
La désorganisation des chaines de sourcing et les tensions actuelles que subit la chaine logistique vont assuréement contribuer à une crise de l'offre dont les effets vont se cumuler à ceux d'une crise de la demande déjà là avec le confinement de 3 milliards d'homme à l'échelle de la planète...
L'impact environnemental et humain (du point de vue des ressources engagées, du bilan carbone des produits finis) est souvent décrit plus qu'il n'est réellement et objectivement apprécié et mesuré : quel est le coût réel induit par cette organisation mondiale sur nombre de dépenses socialisées (dépenses de santé entre autre).
Le fait que les profits de la mondialisation soient privatisés et que les coûts environnementaux et humains soient socialisés est il un élément intangible qui ne saurait être remis en cause ?
Faute de disposer d'instruments de mesure globale de la performance, l'instrumentation de gestion nous conduit à souffrir de myopie collective : notre qualification de la performance et sa mesure ne rendent que très partiellement de l'efficacité réelle et de l'efficience réelle
Par ailleurs, mesurant des coûts, ces outils ne savent nullement mesurer et rendre compte de la valeur créée et passent notamment sous silence la valeur procurée par toute une série d'attributs immatériels.
Admettre ces manques dans l'instrumentation de gestion et reconnaître le déficit des instruments existants pour rendre compte de ces couts- globaux est un enjeu politique majeur.
Ne pas les faire entrer dans le calcul économique (tel que le prônait déjà le rapport GANDOIS publié dans le cadre du feu Commissariat Général au Plan) revient de fait à ne donner qu'un statut de second rang aux enjeux écologiques et aux questions relatives à la soutenabilité de notre modèle actuel de développement
Pour immense qu'il soit l'enjeu écologique n'a pas suffisamment pénétré le champ économique ; de ce fait il n'est pas instruit à sa juste mesure, et ne permet de soutenir le débat démocratique "argument objectif contre argument objectif"..
Mes questions :
Peut-on remettre en selle une telle approche globale de la performance, en la considérant tout à la fois dans ses dimensions micro, meso et macro économique ?
Comment ne pas réduire cette quête, (par ailleurs indispensable à mes yeux), à sa seule dimension technique et la faire pénétrer dans le champ politique ?
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