La consultation
#LeJourdAprès consultation
Changer d’économie
Lorsque je regarde le monde à la lumière de la crise actuelle, voici l’analyse que j’en fais :
Nous avons ravagé les écosystèmes, éradiqué de nombreuses espèces vivantes et chassé les autres de leurs milieux naturels. Nous imposons aux espèces domestiques une promiscuité et des conditions de vie barbares. Nous faisons commerce de ces animaux dénaturés, et même des animaux sauvages, légalement ou non. D’où des transmissions contre-nature ou dramatiquement accélérées de virus, bactéries et autres, jusqu’aux humains.
Nous avons développé une frénésie de mobilité, appliquée aux marchandises et aux humains, et un gigantisme des rassemblements, tels qu’un nouveau virus qui apparaît en Chine par exemple n’a qu’à prendre l’avion pour envahir toute la planète avant qu’on ait eu le temps de réagir.
Nous avons asséché notre système de soins, ainsi que tous les services publics. Nous avons délocalisé au bout du monde des productions indispensables à notre vie. Nous avons même détruit nos campagnes et nos paysans.
Et dans le même temps, nous avons pillé les ressources de la planète, en avons fait des déchets, nous avons pollué jusqu’à dérégler le climat, sans aucune considération pour le long terme.
En un mot, nous avons attenté à la vie. Nous avons perdu la tête, et tout le vivant a perdu le nord.
Le moteur de cette avalanche de cataclysmes est facile à identifier : la course aux profits, le capitalisme libéral et ses facettes mondialisation, délocalisations, folie technologique dont le numérique est un des dadas, gabegie d’énergie, gavage de consommation.
C’est cette idéologie économique déchaînée jusqu’à la démesure LE problème. Ses armes sont la publicité et le lobbying, ainsi que les médias non indépendants. Ses ennemis : l’écologie, le social, bref le vivant. Ses arguments : le PNB, le PIB et la « croissance ». Or ces indicateurs ne font qu’additionner « des choux et des carottes », des champignons comestibles et des vénéneux. Ils sont de création récente (par l’Américain Simon Kuznets en 1932, qui nous a lui-même mis en garde sur le fait que ces calculs ne fournissent aucune information sur le bien-être). La vie ne se réduit pas en chiffres, en indicateurs, son domaine est la qualité.
Ce système ne profite qu’à une minorité qui dispose de tous les pouvoirs, prend toutes les décisions, use de tous les moyens de pression. Les inégalités ont été portées à un niveau vertigineux. C’est de ceci qu’il faut sortir.
Cela ne peut se faire que par un bouleversement radical. Il doit être mondial.
Il faut que les décisions soient prises à la base, sur le terrain, par les travailleurs et les consommateurs, à partir de leurs besoins, dans le cadre d’une nouvelle économie, solidaire et non plus concurrentielle. Que la démocratie se déploie à partir de la base et irrigue les institutions et les entreprises, dans des organisations de taille humaine. Simplifions, revenons au bon sens, à la sobriété, à la beauté, au bien-être, en symbiose avec la nature. Inspirons-nous des cultures que nous avons trop longtemps méprisées, jusqu’à l’extinction ou presque. Sortons des activités néfastes, par un vaste plan de reconversion vers des activités douces d’intérêt commun. Inscrivons dès aujourd’hui l’éducation dans ce nouveau paradigme.
Il faut que la politique remette l’économie à sa place, au service de l’écologie et du social, de l’humain, c’est-à-dire de la vie. Et les femmes gèrent mieux la vie que ne le font les hommes. Il faut que la politique s’affranchisse des indicateurs fallacieux et des lobbies.
Mais les élus ne peuvent y arriver seuls, car ils n’ont pas de moyens d’action au niveau mondial.
C’est donc en premier lieu à nous citoyens du monde entier d’imposer la rupture, en prenant conscience de notre unité, de notre égalité fondamentale. Par nos comportements, par notre refus de la publicité, des incitations à consommer ce dont nous n’avons pas un besoin impérieux, qui nous empoisonne et tue la Terre ; notre refus du tout numérique et de la société de contrôle qui l’accompagne ; en dépassant la peur et le sentiment de culpabilité inoculés par le prêt-à-penser des politiques partisanes, querelles de syndicats, médias sous tutelle, etc. En substituant au ‘’diviser pour régner’’ le ‘’glorifier la diversité pour bien vivre’’.Affranchissons-nous ! Le boycott est une arme à notre portée, qui ne connaît pas les frontières dans un monde mondialisé, et qui a le pouvoir d’assécher lui aussi.
Alors ayons la force de dire non à l’inacceptable. Fini le « business as usual », l’heure est venue du Retour à la Vie !
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