La consultation
#LeJourdAprès consultation
A nouvelle économie, nouvelle fiscalité
Il faut redémarrer avec un nouvel ordre de priorités :
1. Vie et réparation de la planète,
2. Social et lutte contre les inégalités,
3. Économie sur de nouvelles bases, solidaires et coopératives, loin de la concurrence à outrance et de la course aux profits.
C’est un changement profond de paradigme, qui va exiger des mesures de grande ampleur, pour lesquelles se pose la question de leur financement. Cela fait peur. Mais cette peur est-elle justifiée ? Les finances et l’économie sont-elles vraiment régies par la rigueur ? Aujourd’hui, on en est arrivé à accepter des taux d’intérêt négatifs et même un prix du pétrole fortement négatif. Et les milliards ruissellent contre toute attente. C’est la preuve qu’il n’y a aucune réalité là-dessous, qu’il s’agit de notions abstraites. Finance et économie sont-elles autre chose que des instruments de pouvoir, de domination, de manipulation, aux mains des plus puissants qui les manipulent à leur avantage ? Et n’est-ce pas qu’une question de volonté de leur part ? Alors supposons que l’on puisse vraiment se donner les moyens d’une nouvelle volonté. Et tant qu’il n’y aura pas d’euros estampillés ‘public’ ou ‘privé’, considérons qu’il s’agit du même argent et que c’est un bien commun.
Alors, au niveau structurel, il conviendrait de dé-monétariser les biens communs, transformer le maximum de l’économie capitaliste en une économie solidaire, coopérative et démocratique, abandonner les indicateurs traditionnels (PIB, PNB, croissance), qui font plus de mal que de bien.
Pour dégager des ressources jusqu’ici inexploitées, on pourrait taxer fortement les fonds placés dans les paradis fiscaux et les plus grosses fortunes, les gains sur transactions financières, les dividendes et revenus du capital au-dessus d’un plafond, les grosses successions. Il conviendrait aussi de faire glisser la pression fiscale des prélèvements sur salaires vers les investissements matériels et logiciels. Ceci permettrait de revaloriser le travail humain aux dépens de des machines, réhumaniser les entreprises, lutter contre le chômage et contre les pollutions. Le secteur privé a suffisamment saigné le public, n’est-il pas temps d’inverser le flux ?
Il est primordial, dans un souci de justice sociale et avant de mettre en place une fiscalité écologique, d’augmenter rapidement les ressources des plus défavorisés, par exemple au moyen d’un revenu universel d’un niveau suffisant, et d’une forte revalorisation des professions les plus utiles. A l’inverse, instituer un plafond de ressources, à abaisser progressivement jusqu’à revenir à une fourchette plancher-plafond décente, 4 ou 5 par exemple.
La décence conduit à supprimer toutes les aides publiques, quelque soit l’échelon géographique auquel elles sont attribuées, aux entreprises privées dégageant des bénéfices consolidés, distribuant des dividendes ou dépensant en publicité, mécénat, et à plus forte raison lobbying. Pour les entreprises des secteurs des énergies, de l’automobile, de l’aviation, de la chimie, l’agriculture conventionnelle et toutes celles appelées à réduire rapidement leur activité pour aller vers un monde sobre, veiller à ce que toutes les aides publiques éventuelles aillent directement à des actions de reconversion, notamment du personnel, et que cette règle ne soit pas détournée.
Le budget de l’État devrait être géré comme un ensemble de recettes et un ensemble de dépenses, et non comme une collection d’enveloppes liant une recette particulière à une dépense particulière. Ainsi il n’y a jamais eu de vérité dans les trous de la Sécurité Sociale et des caisses de retraite, simplement des abus non contrôlés d’un côté et la volonté de ne pas financer ces organismes de l’autre.
Au niveau du citoyen, soyons solidaires, faisons la part du nécessaire et du superflu, confortable ou agréable, de manière à faire chuter la consommation, limiter le pillage des ressources, la production de déchets, le problème climatique, choisissons la vie que nous souhaitons et imposons-la. Et faisons confiance aux financiers pour ajuster les transferts nécessaires.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: