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Faire accepter l'idée de réduire la valeur ou la quantité de la masse financière
Par masse financière, ou placements financiers, j'entends ici l'argent qui ne circule pas ou dont la circulation ne permet pas que nos besoins soient satisfait par le fruit de notre travail. Autrement dit, les placements financiers ne correspondent à aucun bien/service produit ou échangé pour satisfaire nos besoins d'êtres humains.
On peut montrer que les placements financiers ont trois composantes .
Une première composante correspond à l'argent qui était, par le passé "en trop" par rapport aux biens/services produits/échangés/consommés. Cet argent, qui restait inutilisé en fin de mois, a été retiré de la circulation (par exemple par de l'épargne). S'il n'avait pas été retiré de la circulation, il y aurait eu de l'inflation (hausse des prix et des salaires). La première composante correspond donc à de l'inflation cachée.
Une deuxième composante correspond à la croyance que la valeur des placements augmente échange après échange, sans même que cette valeur ait besoin de correspondre à des biens/services. La deuxième composante correspond à une valeur purement spéculative.
Une troisième composante est constituée de dette. Les acteurs économiques, y compris les états, n'ont d'autre choix, pour que leurs besoins soient satisfaits, que de grossir encore et encore la masse financière, en s'endettant auprès d'elle, puis en lui remboursant des intérêts. La troisième composante se nourrit de la difficulté des états à financer la solidarité, les projets communs et les services publics.
La raison d'être de l'économie devrait être de satisfaire les besoins des gens, pas d'amasser de l'argent pour lui même. L'argent ne se mange pas. Dans cette perspective, aucune des trois composantes ci-dessus n'a d'utilité, à part de permettre à ses détenteurs (par exemple des épargnants) de se rassurer sur le financement de leur avenir. Du fait que les placements ont mis à mal les solidarités et les services publics, chacun a peur pour son avenir, et se sent obligé d'augmenter ses placements personnels. On pourrait se passer des placements financiers si les solidarités pouvaient être financées indépendamment de ces placements.
Pour financer les états et les solidarités, je vois trois solutions :
La première solution serait que les états empruntent à taux zéro auprès des banques centrales, et de trouver un mécanisme pour empêcher que les sommes empruntées ne soient retirées de la circulation par de l'épargne ou des "investissements" purement financiers. Malheureusement, l'article 123 du traité de Lisbonne interdit cette solution.
La deuxième solution serait de taxer la masse financière, par exemple taxer une partie de l'épargne et/ou mettre en place une taxe Tobin. Malheureusement, dans l'idéologie dominante, ceci semble hors de portée.
La troisième solution serait d'annuler tout ou partie des dettes. La dette n'a pu grossir que parce qu'on a eu d'autre choix que d'emprunter auprès d'acteurs économiques dont le seul mérite a été d'avoir mis de côté de l'argent dont ils n'avaient pas besoin. Malheureusement, dans l'idéologie dominante, ceci semble aussi hors de portée.
Ces trois solutions réduiraient la valeur (par l'inflation résultant de la première solution) ou la quantité de la masse financière. En particulier ceci réduirait la richesse de ceux qui possèdent cette masse financière, et parmi eux, les épargnants.
Le fait qu'aucune de ces solutions ne semble possible dans les systèmes économiques en place aujourd'hui montre que la toute première priorité de nos économies est de préserver la valeur de l'argent placé, quoi qu'il en coûte pour nos vies, pour l'environnement et pour les solidarités.
Pour mettre en place l'une ou l'autre des solutions ci-dessus, la première étape est donc : de répandre l'idée que réduire la valeur ou la quantité de la masse financière et de l'épargne, et créer de l'inflation, est quelque chose de souhaitable ; et de dénoncer toute entrave au financement des solidarités sous prétexte de préserver la finance, en particulier l'article 123 du traité de Lisbonne.
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