La consultation
#LeJourdAprès consultation
Pour une fiscalité plus progressive et plus incitative
Le seul impôt dont le taux est progressif est l'impôt sur le revenu. Dans notre société actuelle, marquée par un partage des richesses toujours plus déséquilibré, cette progressivité est essentielle pour rétablir l'équilibre et donc tout à la fois réduire l'injustice sociale et améliorer le consentement à l'impôt.
Encore faut-il que cette progressivité ne soit pas ressentie comme trop confiscatoire, car le matraquage fiscal des personnes méritant un haut revenu de par leur génie et leur travail ne fait pas passer les bons messages de justice. Un impôt juste est avant tout un impôt qui sanctionne des comportements néfastes à la communauté par un taux d'imposition supérieur. Il contribue ainsi à changer les comportements pour le bien de tous et cette incitation offre un moyen positif de faire baisser ses impôts.
Ce principe peut s'appliquer à de multiples impôts :
• Impôt sur le revenu, en taxant non pas uniquement en fonction du revenu mais en tenant compte de l'usage qui en est fait, selon qu'il profite plus ou moins à la collectivité : taxer moins ceux qui font circuler une portion importante de leurs revenus sous forme d'achat de biens de consommation ou de versement de salaires et davantage ceux qui accumulent égoïstement des richesses stériles sur des comptes dormants.
• Impôt sur les plus-values des placements financiers, en instaurant non pas une taxe Tobin à taux unique, mais au contraire un taux d'imposition fortement variable en fonction de la durée de conservation des titres : très élevé sur les opérations spéculatives (de 90% de taxes sur le trading haute fréquence, spéculation pure et 100% nocive, qui perdra ainsi l'essentiel de son intérêt, à quelques % de taxes pour une durée de conservation de plusieurs années, traduisant un investissement de "père de famille" visant le développement à moyen / long terme d'entreprises).
• Impôt sur les sociétés appliquant un taux variable de taxation de la marge brute en fonction de son usage positif ou négatif sur le plan social (pour augmenter le revenu des salariés et investir dans l'outil de production, et non pas pour verser des dividendes ou des primes réservées à quelques dirigeants). Il faudrait également tenir compte de l'impact environnemental de la société afin de dissuader les comportements destructeurs (pollution, gaspillage des ressources, destruction de milieux naturels et d'espèces vivantes...) en les rendant économiquement non rentables.
Enfin, pour que ce virage fiscal ne provoque pas avant tout un mouvement généralisé d'optimisation, d'évasion ou de fraude fiscale, il convient de le mener à l'échelon européen et non français, ce qui aura par ailleurs pour résultat de redorer l'image fort ternie de cette Europe en risque d'implosion.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: